Ferrari: trimestre record et prévisions en hausse

Le fabricant de voitures de luxe Ferrari a enregistré un troisième trimestre record avec une hausse tant de ses ventes que de son bénéfice net, qui l'ont conduit à relever ses prévisions pour 2016 et faire état de perspectives encourageantes pour 2017.

Tout en continuant à miser sur l'exclusivité de ses modèles, qui se vendent au minimum 200.000 euros, le constructeur italien a annoncé qu'il augmenterait encore un peu sa production dans les années à venir, pour répondre à la demande d'une clientèle friande de voitures de sport.

Sur le trimestre, le groupe au cheval cabré a enregistré un bond de 20% de son bénéfice net, à 113 millions d'euros, et une hausse de 8% de son chiffre d'affaires, à 783 millions.

Ces résultats sont meilleurs qu'attendu par les analystes, qui tablaient selon le consensus Factset Estimates sur un bénéfice de 96 millions d'euros et un chiffre d'affaires de 770 millions.

Le résultat d'exploitation (Ebitda) a lui aussi progressé de 9%, à 234 millions d'euros, là encore au-delà des prévisions.

"Les perspectives pour le quatrième trimestre et 2017 sont plutôt bonnes", a souligné le patron de Ferrari, Sergio Marchionne, lors d'une conférence téléphonique avec les analystes, en se réjouissant du nouveau trimestre "record" enregistré par le groupe.

Conséquence de ces bons résultats: Ferrari a relevé deux de ses objectifs annuels. Il vise désormais un Ebitda ajusté aux environs de 850 millions d'euros (contre égal ou supérieur à 800 millions précédemment) et une dette nette industrielle inférieure à 700 millions d'euros (contre inférieure ou égale à 730 millions auparavant).

Cette dette a atteint 585 millions d'euros fin septembre, en net recul par rapport aux 763 millions de fin juin.

Le constructeur a par ailleurs confirmé ses autres objectifs pour 2016, à savoir un chiffre d'affaires supérieur à 3 milliards d'euros et des ventes aux alentours de 8.000 véhicules.

 

'Marque énigmatique'

Sur les neuf premiers mois de l'année, Ferrari en a livré 6.074, un chiffre en hausse de 8%. La plus forte progression a été enregistrée en Chine (+19%), même si les ventes y restent encore limitées (496 depuis début 2016).

"Il est possible que Ferrari enregistre un nombre de livraisons supérieur à 10.000 unités en 2020-2025", a souligné Sergio Marchionne.

Le plan de marche du groupe est d'augmenter modérément la production, qui était de 7.700 voitures en 2015, afin de mieux servir de nouveaux marchés comme la Chine et le Moyen-Orient.

"Je suis certain que nous pouvons élargir notre base de clients. Je pense que (celle-ci) augmentera dans les prochaines années", également grâce aux véhicules hybrides, a ajouté le numéro un de Ferrari.

Il a jugé "possible que deux autres véhicules soient ajoutés au catalogue de Ferrari dans les trois ou quatre prochaines années" sans avoir "d'impact sur les valeurs centrales de la société, comme l'exclusivité".

Autre souhait: réduire le délai de livraison pour les clients, qui est de trois ans pour le modèle 488 par exemple, un temps d'attente qui "inquiète" M. Marchionne.

Les bons résultats de Ferrari sont favorisés "par les nouveaux modèles", les éditions limitées, comme la F12tdf, et "la personnalisation" que le groupe propose, avec par exemple des peintures spéciales, a commenté auprès de l'AFP Ian Fletcher, analyste du cabinet IHS.

Ferrari se positionne "sur un marché de niche, les voitures de sport, c'est une marque énigmatique, il y a toujours des clients qui veulent en faire partie. C'est la marque de voitures de sport classique", présente depuis 1947 en compétition, ajoute l'expert.

Le constructeur semble aussi profiter de l'indépendance qu'il a prise il y a un an de Fiat Chrysler, et qui visait à lui donner les moyens de "poursuivre son développement".

Un choix qui "faisait sens" alors que les liens entre les deux groupes, même s'ils demeurent, s'étaient faits plus ténus ces dernières années, et qui se révèle payant, note M. Fletcher.

Ferrari est coté à la Bourse de New York depuis octobre 2015 et celle de Milan depuis janvier 2016. Après l'annonce des résultats trimestriels, le titre a fini sur la place italienne en hausse de 6,77%, à 49,2 euros, dans un marché en progression de 2,56%.

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