La famille Peugeot "soutient" le rachat d'Opel

La famille Peugeot, qui détient via deux holdings 12,81% du capital de PSA, "soutient" le projet du constructeur automobile français de rachat de l'allemand Opel, a indiqué mercredi à l'AFP une source proche du dossier.

"La famille soutient l'opération", a déclaré cette source, confirmant une information du quotidien Les Echos.

Les deux holdings familiales FFP et EPF ont réuni mardi leurs conseils d'administrations, comme il est d'usage avant la publication des résultats financiers de PSA, qui annoncera ses comptes annuels jeudi.

"Le sujet a été abordé" à cette occasion, a ajouté la même source, sans préciser si un vote avait validé la position de l'actionnaire historique du groupe.

Celle-ci n'est toutefois pas une surprise car "la famille est très satisfaite du travail effectué par Carlos Tavares". Nommé en 2014 à la tête d'un groupe en quasi-faillite, le PDG portugais a conduit PSA à renouer avec les profits dès 2015 et à franchir de nouveau la barre des 3 millions de véhicules vendus l'an dernier.

M. Tavares doit être reçu mercredi soir à Bercy par le ministre de l'Economie, Michel Sapin, et le secrétaire d'Etat à l'Industrie, Christophe Sirugue. L'Etat, qui détient également 12,81% des actions PSA, selon un pointage effectué fin janvier, n'a pas encore fait connaître son opinion sur le projet dévoilé la semaine dernière par le groupe.

Outre Opel, le constructeur français convoite le britannique Vauxhall, les deux marques appartenant depuis près d'un siècle au groupe américain General Motors.

Leur rachat devra aussi obtenir le feu vert du chinois Dongfeng, entré au capital de PSA en 2014, en même temps que l'Etat et à la même hauteur.

En parallèle, M. Tavares tente de rassurer sur ses intentions en Allemagne et au Royaume-Uni. Le patron de PSA était lundi outre-Rhin pour rencontrer les syndicats d'Opel et leur promettre de "respecter les accords existants dans tous les pays européens".

Il s'est par ailleurs entretenu par téléphone avec la chancelière, Angela Merkel, qui avait fait du "maintien des emplois et des sites en Allemagne" une priorité. Selon PSA, cette "discussion fructueuse" a duré plus d'une demi-heure.

Un déplacement outre-Manche est prévu vendredi pour rencontrer les syndicats de Vauxhall, tandis que la Première ministre britannique, Theresa May, a accepté "le principe d'une rencontre" avec M. Tavares, sans date fixée pour l'instant.

Opel et Vauxhall employaient fin 2015 35.600 salariés, dont 18.250 en Allemagne, répartis dans dix usines situées dans six pays.

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