Six mois de plus pour sauver l'emboutisseur Steva

Le tribunal de commerce de Lyon a prolongé pour six mois, jeudi, la période d'observation de l'emboutisseur Steva, en redressement judiciaire depuis avril et qui intéresse plusieurs repreneurs potentiels, a-t-on appris auprès d'un représentant des 115 salariés de l'usine implantée en Haute-Vienne.

"On a six mois de plus de période d'observation, on se revoit le 22 janvier au tribunal pour faire le point sur la trésorerie", a déclaré Bruno Grimaux, délégué syndical Force Ouvrière élu au comité d'entreprise.

Steva, implanté à Bessines-sur-Gartempe et spécialisé dans l'emboutissage, l'assemblage et la soudure à destination de l'industrie, appartenait jusqu'en 2014 au même groupe (Altia) que l'ex-équipementier GM&S Industry -aujourd'hui La Souterraine Industrie, LSI - repris en septembre 2017 dans la Creuse au terme d'un conflit social dur, avec la perte de 156 emplois sur 276.

Pour le syndicaliste, les difficultés financières de Steva, comme pour GM&S, sont venues de la "pression constante des donneurs d'ordre sur leur sous-traitants pour les contraindre à une rentabilité impossible à atteindre".

Au printemps, il avait promis "un second GM&S" si rien n'était fait pour sauver les emplois et depuis, plusieurs repreneurs potentiels ont marqué leur intérêt pour l'usine, dont le fabricant de crics Bowden, basé dans le Loiret, qui envisage une trentaine de licenciements et la suppression d'acquis sociaux.

"Il a été dit au tribunal que l'Etat sera vigilant sur le traitement des salariés", a ajouté M. Grimaux. Selon lui, Bowden va revoir sa copie mais il n'est plus le seul candidat à la reprise: la société italienne OMA vient visiter l'usine le 10 octobre et le groupe espagnol Rubi IPM a demandé à voir les comptes.

"Ils ont fait 111 millions d'euros de chiffre d'affaires pour 2,3 millions de bénéfice l'année dernière, pour nous ils seraient très intéressants car ils font de la découpe laser et de la cataphorèse (technique de dépôt de peinture par électrolyse, ndlr), ce qu'on ne fait pas pour l'instant en interne, ce serait complémentaire", estime M. Grimaux.

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