Ventes VN France : -2,3% en mars

Le marché automobile français a baissé de 2,3% en mars, un nouveau coup de mou après une hausse en février, qui s'explique par un effet calendaire mais s'inscrit dans un contexte d'affaiblissement de la demande.

Voir le communiqué et le dossier de presse du CCFA ci-dessous pour les chiffres détaillés VP, VUL et VI

Les constructeurs français ont fait un peu mieux que le marché, PSA (avec les marques Peugeot, Citroën, DS, Opel) reculant de 1,5%, tandis que le groupe Renault (avec Dacia et Alpine) était en repli de 1,7%, d'après les chiffres publiés lundi par le Comité des constructeurs français d'automobiles (CCFA).

Au total, 225.818 voitures particulières neuves ont été mises sur les routes de France le mois dernier, contre 231.103 en mars 2018.

Cependant, mars ne comptait cette année que 21 jours ouvrés contre 22 l'an dernier. Hors cet effet calendaire, le marché automobile, qui avait progressé de 2,1% en février, après cinq mois de baisse, aurait de nouveau augmenté de 2,4%.

Sur l'ensemble du premier trimestre, le marché français s'inscrit en légère baisse (-0,6%), avec 553.335 voitures neuves immatriculées. Pour François Roudier, directeur de la communication du CCFA, ces chiffres confortent la prévision des constructeurs d'un marché "stable à un niveau élevé" sur l'ensemble de l'année 2019.

D'autres experts sont moins optimistes. Ainsi, Maxime Lemerle, spécialiste du secteur automobile chez Euler Hermes, a annoncé lundi qu'il tablait désormais sur "une baisse d'au moins 1%" des immatriculations françaises de voitures neuves en 2019.

Il explique cet affaiblissement par le durcissement des réglementations environnementales en Europe et par "le contexte macroéconomique français peu porteur".

De septembre à janvier, le marché automobile français avait enregistré cinq mois de recul consécutifs, victime de l'entrée en vigueur d'une nouvelle norme d'homologation des véhicules (WLTP) durcie, et temporairement perturbé par les manifestations de "gilets jaunes".

 

L'électrique en hausse

Sur le premier trimestre, les motorisations diesel ont confirmé leur déclin, à 34,5% des immatriculations (-6 points sur un an), au profit des véhicules essence, dont la part augmente de 5 points à 58,5%.

Les véhicules électriques progressent de 50% à un peu moins de 2% du marché, tandis que les hybrides restent sous la barre des 5%.

En mars, PSA a conforté sa place de premier constructeur en France, avec 31,4% de part de marché (+0,2 point).

Au sein du groupe, Citroën s'est distingué avec une croissance de 9,7%, aidé par le succès de ses derniers lancements, les SUV (4x4 de loisir) C3 Aircross et C5 Aircross, tout comme Opel (+8,5%).

En revanche, Peugeot, qui doit renouveler cette année sa citadine 208, a reculé de 8%, tandis que la marque aux aspirations haut de gamme, DS, a chuté de 21,8%.

 

Volkswagen derrière Dacia

Le groupe Renault arrive en deuxième position avec une part de marché de 27,5% (+0,2 point). La marque au losange, qui prépare l'arrivée sur le marché de la nouvelle citadine Clio, a baissé de 6,6%, mais sa filiale roumaine à bas coûts, Dacia, a bondi de 13,8%.

Le groupe allemand Volkswagen est resté de loin le premier constructeur étranger, avec une hausse de 7,1% en mars et une part de marché de 12,5% (+1,1 point).

La marque Volkswagen (+8,3%), aidée par son nouveau SUV urbain T-Roc, se classe au cinquième rang, derrière Renault, Peugeot, Citroën et Dacia. Au sein du groupe, Skoda (+15,8%) et Seat (+10,1%) sont en forme, tandis que la marque "premium" Audi stagne (+0,2%).

Le haut de gamme germanique a globalement souffert. BMW (avec Mini) a baissé de 10,6% alors que Daimler (Mercedes), qui vient d'annoncer la délocalisation en Chine de la production de ses citadines Smart, a reculé de 3,3%.

Plusieurs généralistes sont également à la peine, en particulier Nissan, le partenaire japonais de Renault, dont les livraisons ont encore chuté de 33,6% le mois dernier.

Le groupe italo-américain Fiat Chrysler (marques Fiat, Jeep et Alfa Romeo), a vu ses immatriculations chuter de 15,7%. Ses difficultés alimentent depuis des mois les rumeurs d'un projet de rachat par un concurrent comme PSA ou Renault.

Ford, qui a récemment annoncé la fermeture de son usine de boîtes de vitesse près de Bordeaux, et qui supprime des milliers d'emplois en Europe, ne fait guère mieux, avec une baisse de 9,8%.

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