Vente de Renault Trucks Défense: Le Drian sur le sujet

Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a dit jeudi travailler sur des "pistes" pour "renforcer l'industrie française", après l'annonce de la vente surprise par Volvo de Renault Trucks Defense (RTD), en bonne santé et très implanté en France.

Interrogé par l'opposition à l'Assemblée sur cette vente par le numéro deux mondial des poids lourds de son activité de défense, le ministre a déclaré qu'il "veille à ce que cette vente par Volvo ne se fasse pas au détriment de nos intérêts".

"Je réfléchis aujourd'hui à la possibilité de renforcer par ce biais notre industrie française", a ajouté M. Le Drian, évoquant "plusieurs pistes de travail" sur lesquelles il s'est déclaré "particulièrement à la manoeuvre".

"Je serai amené, dans les semaines qui viennent, à vous dire si j'ai réussi ou pas l'opération", a-t-il conclu sans plus de précisions, lors de l'examen du projet de budget de la défense pour 2017.

"90% de notre matériel roulant de l'armée de Terre est produit par RTD, cette entreprise a une importance stratégique. Nous ne pouvons pas imaginer que l'Etat ne prenne pas la main", l'avait interpellé le député LR Yves Fromion.

Le constructeur automobile suédois a annoncé le 4 novembre, à la grande surprise des syndicats, son intention de vendre cette activité de défense, en bonne santé et qui emploie environ 1.300 employés majoritairement en France. Elle est surtout constituée du constructeur Renault Trucks Defense (RTD), qui possède les marques RTD, Acmat et Panhard.

Cette branche, qui compte également l'entité américaine Mack Defense, suédoise Volvo Defense et australienne VGGS Océanie, fabrique et vend des véhicules spécialement conçus pour les gouvernements, l'industrie de la défense, les forces de maintien de la paix et les organisations humanitaires.

Cette branche a atteint "une position très forte au cours des dernières années" et "il y a d'importantes opportunités de faire davantage croître l'activité", mais "un nouveau propriétaire pourrait être mieux placé pour emmener l'entreprise vers une prochaine étape", selon Volvo.

Le groupe possède en France ses activités de recherche et développement (Versailles et Lyon) ainsi que des activités de production, à travers cinq sites industriels: Limoges (Haute-Vienne), Fourchambault (Nièvre), Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), Marolles-en-Hurepoix (Essonne) et Saint-Germain-Laval (Seine-et-Marne).

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