Total: bénéfices + 45% au 3ème trimestre

Total a une nouvelle fois profité de la hausse des cours du brut, mais aussi de sa capacité à produire plus d'hydrocarbures au troisième trimestre, où ses bénéfices ont explosé.

Le géant français du pétrole et du gaz a annoncé vendredi un bond de 45 % de son bénéfice net au troisième trimestre, à 4 milliards de dollars.

Son bénéfice net ajusté, qui exclut des éléments volatils et exceptionnels, a pour sa part bondi de 48 %, à près de 4 milliards de dollars également, selon un communiqué. Cet indicateur, qui fait référence dans le secteur, est au plus haut depuis 2012.

C'est aussi mieux que ce qu'attendaient les analystes, qui tablaient sur 3,89 milliards, selon un consensus établi par FactSet.

Le groupe a profité pleinement de la hausse des cours du brut: le Brent s'échangeait en moyenne à 75,2 dollars le baril au troisième trimestre, contre 52,1 dollars sur la même période de 2017.

Après sa chute à l'été 2014, le marché a en effet progressé régulièrement depuis 2016. Dernièrement, il a été soutenu par des inquiétudes sur l'offre, alimentées notamment par les craintes liées au retour des sanctions américaines en Iran.

Dans ce contexte favorable pour l'ensemble du secteur, Total est aussi parvenu à faire augmenter nettement sa production d'hydrocarbures. Elle a ainsi atteint 2,8 millions de barils équivalent pétrole par jour (bep/j).

Cela s'explique par le démarrage de gros projets sur le trimestre: Kaombo en Angola (pétrole), Ichthys en Australie (gaz naturel liquéfié - GNL) et le deuxième train du site géant de GNL de Yamal en Russie.

"La croissance de la production sur l'année 2018 sera proche de 8 %", a indiqué Patrick Pouyanné, le PDG du groupe, cité dans le communiqué, relevant une nouvelle fois cet objectif. Total visait jusqu'à présent plus de 7 %, après un objectif précédent de 6 %.

 

"discipline"

Il a souligné la "capacité du groupe à tirer pleinement parti de l'environnement favorable et à délivrer ses objectifs en matière de croissance de production et de discipline sur les coûts".

Malgré ses résultats solides, Total a confirmé une nouvelle fois sa volonté de maintenir sa discipline financière, une posture adoptée lorsque les cours avaient chuté il y a quelques années.

Les investissements nets seront ainsi contenus "autour de 16 milliards de dollars" en 2018, dans le bas de la fourchette communiquée jusqu'à présent (16 à 17 milliards).

Seule ombre au tableau, l'activité raffinage-chimie a souffert de la baisse des marges de raffinage sur le trimestre.

Le norvégien Equinor avait déjà publié de solides résultats jeudi, annonçant être repassé largement dans le vert au cours du troisième trimestre.

Après Total, qui ouvre le bal pour les "supermajors", les autres géants du secteur doivent publier leurs résultats la semaine prochaine: le britannique BP doit suivre mardi, l'anglo-néerlandais Royal Dutch Shell jeudi, puis les américains ExxonMobil et Chevron vendredi.

Pour les analystes d'UBS, le mot d'ordre du secteur sera certes la progression des résultats mais aussi la discipline ce trimestre.

"Nous nous attendons à ce que la discipline sur le capital reste le message principal. La nécessité en est clairement soulignée par la volatilité financière et politique actuelle", écrivent-ils dans une note.

© 2018AFP