Takata s'enfonce encore

L'action du fabricant japonais de coussins et ceintures de sécurité Takata a dévissé de 9% lundi à la Bourse de Tokyo, à cause d'un risque d'extension des rappels de véhicules embarquant un airbag potentiellement défectueux.

Le titre est descendu à 373 yens à la clôture, contre 411 yens jeudi dernier à la fermeture, dernière séance de la semaine passée en raison d'un vendredi férié.

Il est même tombé dans la journée à 345 yens, soit une chute de 16%, avant de remonter un peu.

Des informations circulent depuis vendredi affirmant que les autorités américaines ont décidé d'élargir les rappels de voitures.

Selon des données de presse citant une source anonyme, le total des véhicules rappelés dans le monde pourrait monter à 100 millions d'unités, contre environ 60 millions pour le moment.

Le coût pour Takata risque de dépasser les capacités du groupe dont l'avenir est en jeu.

Le groupe a en outre annoncé lundi soir après la clôture du marché qu'il allait enregistrer une charge supplémentaire de 16,6 milliards de yens (133 millions d'euros) relative à une partie des frais des rappels sur ses comptes de 2015-16.

L'impact sur les résultats est en cours d'examen, a-t-il indiqué.

Onze accidents mortels dus aux airbags Takata ont été confirmés au niveau mondial à ce jour, dont dix aux Etats-Unis.

De nombreux autres cas d'explosions intempestives de gonfleurs d'airbag Takata ont par ailleurs été recensés dans le monde.

S'en sont suivies des campagnes massives de rappels.

Takata et les constructeurs, pas plus que les autorités, n'ont élucidé la cause première des dysfonctionnements des gonfleurs de ces airbags, mais une combinaison de trois facteurs a été identifiée comme probablement responsable: un agent chimique incapable d'absorber l'humidité (un certain nitrate d'ammonium), des conditions climatiques extrêmes et une conception inadéquate.

Le 30 mars, le titre Takata avait plongé de près de 20% à la Bourse de Tokyo, après des informations de l'agence Bloomberg News indiquant que l'équipementier japonais estimait à 2.700 milliards de yens (21 milliards d'euros) le coût des rappels d'airbags dans le pire scénario.

kap/sg

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