Takata: rumeurs de prise de contrôle par le fonds KKR

L'action de l'équipementier automobile japonais Takata, aux prises avec un scandale d'airbags, s'est envolée de 21% jeudi à la Bourse de Tokyo, après des informations de presse évoquant une possible prise de contrôle par le fonds américain KKR.

Une heure avant la clôture, le titre a soudain bondi de 80 yens (+21,16%), le maximum autorisé de la journée, à 458 yens, dans la foulée de la parution sur internet d'un article du Nikkei, un gain qu'il a maintenu jusqu'à la fin des échanges.

Selon le quotidien économique, KKR propose de venir au secours de Takata, en rachetant des parts de la famille fondatrice qui en détient environ 60% et en prenant la direction des opérations. "Toutefois, un tel plan ne pourra être approuvé par Takata seul, il requiert l'aval des clients que sont les constructeurs d'automobiles, et les négociations pourraient durer longtemps", ajoute le journal sans citer de source.

Takata n'a pas souhaité commenter ces informations, mais un peu plus tôt il avait dit avoir retenu la banque d'affaires Lazard pour l'aider à trouver des soutiens afin d'orchestrer un programme de restructuration.

Le fabricant est empêtré depuis plus de deux ans dans une affaire d'airbags viciés, avec au total quelque 100 millions d'exemplaires concernés par des rappels dans le monde. Compte tenu de son poids important (20% du marché des ceintures et coussins de sécurité), les constructeurs japonais (Toyota, Honda et Nissan notamment) veulent éviter une faillite.

Au cours des récentes années, certains airbags se sont révélés être de potentielles sources de danger en éclatant après une collision parfois mineure, projetant des fragments sur le conducteur ou le passager.

Au moins 13 personnes (dont 10 aux Etats-Unis) ont été tuées par ces explosions intempestives et de nombreux autres cas de dysfonctionnement de ces coussins de sécurité ont été signalés de par le monde.

La cause première des dysfonctionnements des gonfleurs des airbags défectueux n'a pas été identifiée, mais une combinaison de trois facteurs est considérée comme probablement responsable: un agent chimique incapable d'absorber l'humidité (nitrate d'ammonium), des conditions climatiques extrêmes et une conception inadéquate.

Le groupe octogénaire, qui emploie quelque 49.000 personnes dans le monde, a déploré une perte nette de 13 milliards de yens (un peu plus de 100 millions d'euros) en 2015/2016, après une perte de 29,5 milliards un an plus tôt. Malgré le scandale, il espère revenir dans le vert cette année grâce à une réduction des dépenses.

anb-kap/spi

© 2016AFP