Takata : retour du scénario d'une faillite aux USA

L'action de l'équipementier automobile japonais Takata chutait de 4% vendredi matin à la Bourse de Tokyo, après une brève suspension des transactions, alors que le groupe se prépare à placer sa filiale américaine sous la protection de la loi sur les faillites selon des informations de presse.

Peu après la reprise des échanges, vers 10H00 (01H00 GMT), le titre tombait à 323 yens (-5,83%).

Cette option, déjà évoquée début octobre par le Wall Street Journal, a refait surface dans un article du quotidien économique Nikkei.

"Ces nouvelles informations ne sont pas basées sur une annonce de notre part. Nous n'avons pas pris une telle décision", a réagi une porte-parole de Takata, contactée par l'AFP. Dans un communiqué, le groupe a ensuite assuré qu'il n'y avait pas eu de nouveaux développements depuis leur dernière prise de parole sur le sujet, en date du 11 octobre.

D'après le Nikkei, Takata réfléchit sérieusement à placer sa filiale basée dans le Michigan, TK Holdings, sous la protection du chapitre 11 de la loi sur les défaillances d'entreprise, qui permet à une société en difficulté de se restructurer au lieu de mettre la clef sous la porte.

TK Holdings, qui contribue à hauteur de quelque 30% au chiffre d'affaires total de Takata, accumule les pertes du fait des coûts exorbitants des rappels d'airbags, évalués pour l'ensemble du groupe à plus de 1.000 milliards de yens (8,7 milliards d'euros).

Takata se débat depuis plus de deux ans dans une affaire de coussins de sécurité défectueux, avec au total quelque 100 millions d'unités convoquées au garage dans le monde, dont 69 millions pour les seuls Etats-Unis.

La firme avait mandaté au printemps la banque d'affaires Lazard pour l'aider à trouver des soutiens afin d'orchestrer un programme de restructuration. Le recours au chapitre 11 lui faciliterait la tâche en clarifiant la situation financière de TK Holdings, avec "un possible allègement des dettes", explique le Nikkei.

Plusieurs candidats sont sur les rangs: les noms des fonds américains Bain Capital et KKR (même si ce dernier aurait jeté l'éponge, selon l'agence Bloomberg News) ainsi que des équipementiers japonais Daicel (qui serait associé à Bain), suédois Autoliv et américain Key Safety Systems (KSS) ont circulé dans la presse ces dernières semaines.

"Ils ont soumis leur projet en se basant sur le postulat" d'un dépôt de bilan de la filiale américaine, assure le journal. Compte tenu du poids important de Takata (20% du marché des ceintures et coussins de sécurité), les constructeurs automobiles pencheraient aussi en faveur de ce scénario qui permettrait à l'équipementier de poursuivre son activité.

Au cours des dernières années, certains airbags ont éclaté après une collision parfois mineure, des explosions intempestives qui ont tué une quinzaine de personnes, dont 11 aux Etats-Unis.

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