Takata regonflé en 2016/17 malgré le scandale?

Le fabricant japonais de ceintures et coussins de sécurité Takata a indiqué mercredi espérer un retour dans le vert cet année, malgré un scandale d'airbags défectueux qui l'a entraîné dans le rouge deux exercices d'affilée.

Le groupe a déploré une perte nette de 13 milliards de yens (un peu plus de 100 millions d'euros) en 2015/2016, après une perte de 29,5 milliards un an plus tôt.

Même si le nombre de véhicules rappelés dans le monde à cause des airbags problématiques devrait grimper à quelque 100 millions d'unités (contre 60 millions précédemment), Takata table sur un bénéfice net de 13 milliards de yens cette année comptable qui sera bouclée le 31 mars 2017.

Il promet des réductions de dépenses et une rationalisation de ses finances, accompagnées par une production en phase avec les attentes de ses clients constructeurs d'automobiles. Takata apparaît relativement serein même si plusieurs de ses principaux acheteurs (Honda Motor, Nissan, Toyota, etc.) se sont détournés dans des proportions variables d'une partie des produits Takata.

Le groupe octogénaire, qui emploie quelque 49.000 personnes dans le monde, estime que les marchés chinois et nord-américain tireront la demande d'automobiles.

Ses ventes devraient cependant baisser de 6,7% sur un an à 670 milliards de yens, après avoir augmenté de 11,7% durant l'exercice passé à 718 milliards.

Le résultat d'exploitation est lui aussi attendu en repli, de 22%, à 33 milliards de yens (contre une hausse de 28% à 42 milliards l'an passé).

Le retour dans le vert se jouera sur les enregistrements hors comptes d'exploitation estime implicitement Takata.

Le groupe a enregistré sur l'exercice passé une charge de 44 milliards de yens relative à une partie des frais des rappels d'airbags, et semble penser que cela ne se reproduira pas.

Ce scandale, qui n'a cessé de prendre de l'ampleur au cours des deux dernières années, a fait plonger sur la période l'action Takata de plus de 85%.

Au moins 13 personnes (dont 10 aux Etats-Unis) ont été tuées par l'explosion intempestive d'airbags et de nombreux autres cas de dysfonctionnement de ces coussins de sécurité ont été signalés de par le monde.

Takata et les constructeurs, pas plus que les autorités, n'ont élucidé la cause première des dysfonctionnements des gonfleurs des airbags défectueux, mais une combinaison de trois facteurs a été identifiée comme probablement responsable: un agent chimique incapable d'absorber l'humidité (nitrate d'ammonium), des conditions climatiques extrêmes et une conception inadéquate.

kap/ggy

© 2016AFP