Hausses de salaire généreuses, bonus exceptionnels, plans de stock-options avantageux (bons d'achats d'actions à des conditions favorables), fortes indemnités de départ ("parachutes dorés") ou prime de bienvenue: rappel des principales polémiques de ces dernières années.
Passage en force à Renault
Le 29 avril 2016, l'assemblée générale (AG) des actionnaires de Renault rejette par 54% des voix le niveau de rémunération du PDG Carlos Ghosn situé pour l'exercice 2015 à un total de 7,251 millions d'euros, en hausse de 0,49% sur 2014.
Mais ce vote n'est que consultatif et immédiatement après, le conseil d'administration du groupe avalise le salaire de son patron en arguant de la "qualité des résultats de l'année 2015".
C'est à la suite de cette affaire que les règles seront modifiées avec la loi "Sapin 2" qui depuis 2017 rend contraignant le vote des actionnaires sur le calcul des rétributions annuelles des dirigeants de sociétés.
Doublement à PSA
Le 29 mars 2016, l'AG de PSA Peugeot Citroën approuve à 76,53% le quasi-doublement du salaire de son nouveau PDG, Carlos Tavares. Transfuge de Renault, M. Tavares reçoit pour 2015 un salaire de 5,24 millions d'euros contre 2,75 millions en 2014, grâce à une part variable basée sur le redressement spectaculaire du groupe.
La hausse provoque un tollé parmi les syndicats. Un responsable CGT se dit "révolté et écoeuré" tandis que le ministre de l'Economie Emmanuel Macron estime que M. Tavares est certes un "bon manager" mais "a tort de faire abstraction de la sensibilité des Français sur ce sujet".
Retraite chapeau à PSA
Le terme de "retraite chapeau" désigne des rémunérations disparates versées le plus souvent aux cadres de très haut niveau après leur départ de l'entreprise.
En novembre 2013, le patron sortant de PSA Philippe Varin renonce aux 21 millions d'euros prévus par le constructeur pour sa retraite chapeau face à l'avalanche de critiques alors qu'il s'apprête à céder la direction du groupe automobile en difficultés.
Il finira tout de même par toucher une retraite chapeau de près de 300.000 euros, révèlera en mai 2015 le site Deontofi.com.
Parachute doré à Alcatel-Lucent
En août 2015, un parachute doré de 14 millions d'euros sur trois ans est offert à Michel Combes par l'équipementier télécom Alcatel-Lucent à l'occasion de son départ pour la direction de Numéricable-SFR.
Après plusieurs jours de polémiques, et sous la pression combinée du patronat, de l'Autorité des marchés financiers (AMF) et du gouvernement, Alcatel-Lucent décide de réduire de près de moitié la prime.
Prime de bienvenue à Sanofi
Février 2015, syndicats et petits actionnaires s'élèvent contre la prime de bienvenue ("golden hello") de 4 millions d'euros reçue par le nouveau directeur général, Olivier Brandicourt, en compensation des avantages auxquels il a renoncé en quittant son précédent employeur, le groupe allemand Bayer.
A cette somme, s'ajoute près de trois millions d'euros versés par Sanofi à son prédécesseur, Chris Viehbacher, comme indemnité après son éviction. Porte-parole du gouvernement de Manuel Valls, Stéphane Le Foll juge ces pratiques "incompréhensibles".
Stocks-options à la Société Générale
En mars 2009, la banque annonce que ses quatre principaux dirigeants vont recevoir un total de 320.000 stocks-options au titre de l'exercice 2008.
L'annonce déclenche un tollé alors que la Société Générale a bénéficié de l'aide de l'Etat pour traverser la crise financière. Les dirigeants renoncent à ces stocks-options, sous pression du gouvernement de François Fillon qui menace de légiférer sur le sujet.
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