Russie: un groupe de distribution VN soupçonné de fraude

La justice russe a engagé jeudi une procédure pour fraude contre les dirigeants du groupe Rolf, premier réseau de concessionnaires et importateurs d'automobiles en Russie, les accusant d'avoir fait passer illégalement plusieurs millions d'euros à l'étranger.

Le fondateur du groupe Sergueï Petrov, ancien député actuellement à l'étranger, a indiqué ne pas avoir l'intention de rentrer en Russie et a dénoncé un possible "raid" visant à lui retirer le contrôle de son entreprise.

Des agents du puissant Comité d'enquête et des services de sécurité (FSB) ont perquisitionné jeudi les bureaux du groupe à Moscou et à Saint-Pétersbourg, selon les médias russes.

Le Comité d'enquête a indiqué dans un communiqué que Sergueï Petrov et d'autres dirigeants du groupe étaient soupçonnés d'avoir, en 2014, "transféré des sommes particulièrement importantes sur le compte bancaire d'un non-résident, en soumettant à l'établissement des documents falsifiés sciemment".

Les fonds transférés l'ont été par l'intermédiaire d'une banque moscovite contrôlée par M. Petrov sur le compte d'une société chypriote ouvert dans une banque autrichienne, selon les enquêteurs. L'opération représente un total de quatre milliards de roubles (5,8 millions d'euros au taux actuel).

Sergueï Petrov, fondateur du groupe Rolf, a également été député du parti pro-Kremlin de centre-gauche "Russie juste" de 2007 à 2016. Il n'a à cette occasion pas voté en faveur d'une série d'initiative du Kremlin, comme lors de l'annexion de la Crimée en mars 2014.

"Ce n'était pas une surprise pour moi, c'est la Russie", a déclaré Sergueï Petrov dans une interview à l'édition locale Forbes jeudi. "Cela est peut-être lié à ma position politique, peut-être à un raid" visant à prendre le contrôle de l'entreprise, a-t-il ajouté.

Dans ce contexte, un raid désigne en Russie le changement de main brutal d'une entreprise avec l'appui des forces de l'ordre, une pratique courante après la disparition de l'URSS.

Affirmant se trouver actuellement à l'étranger, M. Petrov a indiqué qu'il n'avait, dans ce contexte, "pas l'intention" de rentrer en Russie et a estimé que ces perquisitions et accusations devraient faire l'effet "d'un signal pour tout homme d'affaires" en Russie. "On peut toujours trouver un prétexte dans une grande entreprise", a-t-il déclaré.

© 2019AFP