Poids-lourds: l'Allemand MAN supprime 2.300 postes en Allemagne, se tourne vers l'Europe de l'Est

Le constructeur de poids lourds MAN a annoncé jeudi la suppression de 2.300 postes en Allemagne sur 10 ans, un énième plan social pour le secteur automobile allemand en crise, et un recentrage vers l'Europe de l'Est.

Cela représente environ 15% des effectifs en Allemagne du constructeur de camions, d'autobus et autres véhicules utilitaires appartenant au groupe Volkswagen.

Le site principal de Munich est le plus touché, avec 1.300 emplois supprimés sur 7.000.

600 postes vont disparaître à Salzgitter (nord-ouest), 400 à Nuremberg (sud) et Wittlich (ouest) sera épargné.

"MAN doit s'adapter au marché des camions en Allemagne, qui reste faible, et améliorer encore sa position en termes de coûts", justifie un porte-parole du groupe auprès de l'AFP.

La directrice financière du groupe Inka Koljonen assume auprès de l'AFP un recentrage des futurs investissements vers l'Europe de l'Est, notamment en Pologne où le groupe possède deux sites, estimant que "tout autre choix serait économiquement erroné".

Le syndicat IG Metall met en garde contre "des projets de délocalisation" en cherchant à fabriquer les carosseries de futurs camions à Cracovie, en Pologne, au lieu de Munich.

Ces décisions "mettent en danger l'existence à long terme" de l'usine de Munich "et marquent un adieu progressif de MAN à l'Allemagne", assure Sibylle Wankel, représentante syndicale du site bavarois, dans un communiqué.

Si le groupe met ses plans à exécution, la fabrication de la carrosserie, la peinture et l'aménagement intérieur des cabines sera dès 2032 "entièrement transféré en Pologne", prévient-elle.

Les quatres sites du groupe en Allemagne seront maintenus et MAN y investira un milliard d'euros sur cinq ans, assure de son côté le groupe.

MAN promet de "recruter de nouveaux employés en Allemagne", les postes dans la carrosserie et les essieux en Allemagne y demeurant "bien après les années 2030".

L'entreprise se dit "particulièrement affectée" par les coûts de l'énergie et de la main-d'oeuvre, ainsi que par "la pression croissante des concurrents asiatiques" qui comprime sa rentabilité.

Dans le secteur automobile, plus de 50.000 postes ont été supprimés en un an, soit une baisse de 6,3%, selon des chiffres publiés jeudi par l'office Destatis.

Le groupe est aussi sous pression pour accélérer la transformation électrique de ses camions d'ici cinq ans, afin de se conformer aux règles européennes.

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