L'activité a progressé de seulement 0,2%, à 13,2 milliards d'euros de janvier à mars, alors que les immatriculations mondiales du groupe (marques Renault, Dacia, Lada, Renault Samsung Motors et Jinbei & Huasong) ont augmenté de 4,8% à 935.041 véhicules sur un marché en hausse de 2,7%.
La part de marché a progressé de 0,1 point, à 4%, et les marques Renault et Dacia ont établi "un nouveau record de ventes pour un premier trimestre", s'est félicité le constructeur français.
Mais le groupe a dû faire face à "de forts vents contraires" sur les taux de change, a souligné Clotilde Delbos, la directrice financière, lors d'une conférence avec des analystes. La forte dépréciation du peso argentin, du real brésilien, de la livre turque et du dollar américain vis-à-vis de l'euro a eu un effet négatif de près de 5 points sur l'évolution du chiffre d'affaires.
A taux de change constants, l'activité progresse en effet de 5,4%.
"Nous nous attendions à un impact (des devises) mais pas de cette amplitude", a déclaré Mme Delbos, relevant aussi la base de comparaison particulièrement élevée puisque les ventes avaient progressé de 25% l'an dernier sur la même période.
"Nous devrons continuer à adapter nos prix pour compenser cet impact sur les prochains trimestres", a-t-elle estimé.
Renault a cependant confirmé ses objectifs pour l'année: augmenter le chiffre d'affaires (à taux de change et périmètre constants), maintenir une marge opérationnelle du groupe supérieure à 6,0%, et générer un flux de trésorerie opérationnel de l'automobile positif.
Au premier trimestre, la contribution au chiffre d'affaires de la filiale russe Avtovaz a atteint 716 millions d'euros (+25,8%).
Mme Delbos s'est félicité de cette "forte croissance". Avtovaz, qui a renoué au premier trimestre avec un bénéfice opérationnel, est porté par le renouvellement de sa gamme sur un marché russe qui rebondit. "Lada a augmenté ses ventes de 28,8% sur un marché en hausse de 21,7% et sa part de marché dépasse 20%, en hausse de 1 point", a-t-elle souligné.
L'activité financement des ventes (RCI banque) a contribué pour sa part à hauteur de 793 millions d'euros (+27,7%) au chiffre d'affaires du premier trimestre.
Leader de l'électrique
Sur un marché en hausse de 0,6%, les ventes du groupe en Europe, qui représentent plus de la moitié du total, ont augmenté de 2,8% de janvier à mars, à 492.490 véhicules, "grâce au succès des nouveaux modèles Duster et Koleos", indique Renault.
La marque au losange revendique toujours le premier rang pour les ventes de véhicules électriques en Europe avec la citadine Zoe et l'utilitaire Kangoo.
Hors d'Europe, les livraisons sont en hausse de 22,1% en Eurasie et de 21,3% en Amériques. Mais elles baissent sur les régions Afrique Moyen-Orient Inde (-5,3%) et Asie-Pacifique (-18,6%).
En Russie, la marque Renault, a, comme Lada, augmenté sa part de marché (+0,4 point), essentiellement "grâce au succès de sa gamme de +crossovers+ (les 4x4 urbains), notamment Captur", a commenté le directeur commercial Thierry Koskas.
Il a salué une "bonne performance" au Maroc où Renault revendique 44,5% de part de marché (+3,3 point) et en Algérie avec 62,6% du marché, en hausse de 1,7 point.
En Iran, les volumes sont stables à 38.000 unités.
En Inde, où Renault avait effectué une percée notable l'an dernier grâce à sa petite citadine à bas coût Qwid, la chute est spectaculaire: 22.000 unités vendues au premier trimestre, contre 32.000 l'an dernier sur la même période.
Sur ce marché, "Renault est confronté à une forte concurrence et une érosion de sa performance", a reconnu M. Koskas, attribuant la contreperformance au lancement décevant de Captur. "Nous avons besoin de temps pour installer ce modèle", a-t-il dit, se disant néanmoins "très confiant à moyen terme".
Renault reste de loin la première marque du groupe, avec des livraisons en progression de 2,3% à 648.531 véhicules, devant le label roumain Dacia, 171.577 unités (+13,8%).
aro/soe/nas
