PSA veut créer une coentreprise sur l'électrification à Metz

Le groupe automobile français PSA veut créer une coentreprise avec Punch Powertrain afin de fabriquer à partir de 2021 sur son site de Metz des transmissions électriques pour ses futurs véhicules hybrides, selon un document interne consulté mercredi par l'AFP.

Ce rapprochement avec Punch Powertrain, entreprise d'environ 2.600 salariés basée en Belgique, mais détenue entièrement depuis 2016 par le groupe chinois Yinyi, s'inscrit dans la stratégie de PSA d'électrification de sa gamme.

Le projet porte sur "la fabrication d'une transmission électrique dénommée e-DCT ayant pour principale caractéristique une technologie double embrayage et intégrant une électrification 48V", détaille le document.

L'hybride léger 48 volts consiste à épauler un moteur thermique avec un puissant alternateur-démarreur, ce qui permet de réduire la consommation et les émissions de CO2 pour un coût inférieur à l'hybride.

La coentreprise, détenue à parts égales par les deux groupes, doit être implantée dans les locaux du site PSA de Metz et produira également des transmissions destinées à des sociétés tierces.

Le début de la production est prévu "courant 2021", avant une "montée en cadence début 2022". PSA évoque des effectifs pouvant aller, à horizon 2024, "jusqu'à 400 personnes, pour une production de 600.000 e-DCT par an", l'essentiel des salariés de fabrication (tous volontaires) provenant du groupe PSA.

Le constructeur des voitures Peugeot, Citroën et DS table sur une finalisation de l'accord de coopération, soumis au feu vert des autorités de la concurrence, d'ici décembre.

PSA prévoit de proposer d'ici à 2025 une version électrifiée pour l'ensemble de ses véhicules, qu'il s'agisse de motorisations hybrides ou tout électriques.

Franck Don (CFTC), interrogé par l'AFP à l'issue d'une réunion avec la direction, a salué une "bouffée d'oxygène pour les salariés qui commençaient à s'interroger sur l'avenir" du site de Borny (quartier de Metz).

"Sur le plan industriel, on ne peut que se féliciter que l'entreprise prenne le tournant de la transition énergétique", a-t-il déclaré, se montrant plus sceptique sur le volet social du projet. "On sera vigilant sur le nouveau statut des salariés" qui rejoindront la coentreprise après la période de mise à disposition d'un an, a-t-il prévenu.

Jean-Pierre Mercier, de la CGT, s'est dit pour sa part "en profond désaccord avec la direction sur les aspects sociaux" du projet, regrettant le "flou complet" autour du futur statut des salariés appelés à démissionner pour rejoindre la coentreprise. "Qui dit sous-traitance dit des droits collectifs en recul", a-t-il dénoncé.

Contacté par l'AFP, un porte-parole de la direction a confirmé que le sujet d'une coentreprise dans les boîtes de vitesse automatiques électriques avait été discuté mercredi, renvoyant à l'issue d'un comité d'entreprise prévu jeudi à Metz pour plus de commentaires.

esp/cel/LyS

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