PSA : ventes records et prime pour Tavares

Le constructeur automobile PSA a publié mardi un chiffre d'affaires en hausse de 42,1% pour le premier trimestre, à 18,2 milliards d'euros, atteignant un volume de ventes record grâce à l'intégration d'Opel Vauxhall et à l'arrêt de l'hémorragie en Chine.

Hors prise en compte du rachat d'Opel bouclé l'été dernier, le chiffre d'affaires de la division automobile, avec les trois marques Peugeot, Citroën et DS, a tout de même progressé de 13,3%, à 10,2 milliards d'euros.

Le groupe s'est félicité d'une hausse de ses livraisons dans toutes les régions du monde, y compris en Chine, avec un record historique de 1,05 million de véhicules vendus.

"En 2018, nous allons franchir très vraisemblablement le cap historique des 4 millions de véhicules vendus", s'est réjoui le président du directoire Carlos Tavares, lors d'une assemblée générale des actionnaires mardi matin.

Il a constaté des progrès sur le marché chinois, gros point faible du groupe. "Nous voyons quelques premiers signes d'amélioration notamment sur la marque Citroën (...), ça évolue dans le bon sens", a-t-il dit.

L'an dernier, les ventes de PSA s'étaient écroulées de 37% en Chine, notamment à cause d'une gamme inadaptée. De janvier à mars, PSA a renoué avec une légère progression des ventes (+1,8%) dans l'Empire du Milieu. Les volumes écoulés par Citroën ont bondi de 40,6%. Mais ceux de Peugeot ont encore baissé de 13,6%, alors que la marque aux aspirations haut de gamme DS a continué de s'effondrer (-57,7%).

 

Succès du Peugeot 3008

Sur le marché européen, le succès de nouveaux produits, notamment le 4x4 urbain Peugeot 3008, a permis d'augmenter de 0,7 point la part de marché de Peugeot Citroën DS, avec des ventes en hausse de 8,7%, grâce en particulier à la marque au lion (+11,9%).

En ajoutant les volumes d'Opel et Vauxhall, les ventes ont bondi de 65,7%, à 770.958 unités, en Europe, de très loin le plus gros marché du groupe.

"Il n'y a pas de grand groupe automobile mondial qui ne soit pas champion dans sa région", a souligné M. Tavares, qui revendique le deuxième rang européen, derrière Volkswagen, avec environ 17% de part de marché.

Selon lui, PSA a notamment "renforcé" sa prééminence sur les véhicules utilitaires légers en Europe, avec 25% de part de marché en incluant les véhicules Opel Vauxhall.

PSA a déjà largement dépassé les ambitions de son plan stratégique "Push to Pass", qui prévoyait une croissance de 10% du chiffre d'affaires du groupe entre 2015 et 2018 et une marge opérationnelle courante supérieure à 4,5% pour la division automobile sur la période 2016-2018.

Les objectifs de ce plan, qui court jusqu'en 2021, seront revus en début d'année prochaine, a confirmé M. Tavares.

PSA avait annoncé pour l'année 2017 un bénéfice net record de 1,9 milliard d'euros, malgré le rachat d'Opel Vauxhall qui pèse sur la rentabilité du constructeur français. Les marques ont cumulé deux décennies de pertes dans le giron de l'américain General Motors.

 

Prime exceptionnelle pour Tavares

M. Tavares a néanmoins affiché sa sérénité. "J'ai dit début mars que j'étais très confiant, je le suis de plus en plus", a-t-il lancé.

"Nous avons pu passer de nombreux accords avec nos partenaires sociaux au Royaume-Uni, en Espagne, en Pologne, en Hongrie, en Autriche et, comme vous le savez nous sommes actuellement en négociation intense, pour ne pas dire plus, avec nos partenaires sociaux en Allemagne", a-t-il dit, évoquant les discussions notoirement tendues avec les syndicats allemands au sujet des projets de réductions d'emplois chez Opel.

"Ceci va encore durer quelques semaines, ne soyez pas surpris, ceci va encore faire un peu de bruit. Ca fait partie de ce qu'il faut faire pour remettre cette entreprise sur les bons rails", a-t-il ajouté.

Les actionnaires lui ont en tout cas témoigné leur confiance en approuvant à plus de 75% des voix sa rémunération pour 2017. Elle inclut une prime exceptionnelle d'un million d'euros liée au plan de redressement d'Opel, pour un total de 6,7 millions d'euros, contre 4,7 millions en 2016.

Mardi, le président du conseil de surveillance Louis Gallois a par ailleurs annoncé qu'il passerait la main en 2020. L'ancien patron de la SNCF et d'EADS, 74 ans, a estimé "raisonnable de ne pas aller au delà d'une certaine limite".

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