Possible "défaillance" de Getrag, équipementier voisin de l'ex-Ford

Des élus aquitains ont écrit au ministre de l'Economie Bruno Le Maire pour l'alerter d'un risque de "défaillance" de l'équipementier automobile Getrag, à Blanquefort près de Bordeaux, un an après la fermeture de l'usine voisine Ford, selon ce courrier consulté vendredi par l'AFP.

Les élus redoutent un nouveau "rude coup" porté à l'économie régionale, un an jour pour jour après l'arrêt de la production - le 24 juillet 2019 - de l'usine FAI (Ford Aquitaine industries) de Blanquefort, site automobile emblématique dont les quelque 850 salariés fabriquaient des boîtes de vitesse.

"Cette histoire malheureuse pourrait se répéter avec les difficultés qui commencent à poindre pour la coentreprise Getrag Ford Transmissions (GFT)", située juste à côté de l'ancienne FAI et employant quelque 800 personnes.

La lettre est signée du nouveau maire EELV de Bordeaux, Pierre Hurmic, de la maire socialiste de Blanquefort Véronique Ferreira, des présidents du département Jean-Luc Gleyze, et de la région Nouvelle-Aquitaine, Alain Rousset, ainsi que du président de Bordeaux métropole Alain Anziani.

Les élus avancent plusieurs "signes annonciateurs d'une prochaine défaillance" de GFT, lui aussi spécialiste des boîtes de vitesse, entre "marchés perdus", "investissements reportés", "baisse des productions" et "arrêt annoncé de l'association" avec le Canadien Magna qui détient l'usine avec Ford.

Ils indiquent aussi que "la direction de l'usine a convoqué récemment un comité social d'entreprise extraordinaire au cours duquel" elle a évoqué des "perspectives préoccupantes" et affirmé "clairement" que "si la société n'obtenait pas de nouveaux marchés, la fermeture de l'usine pour 2023 devait être envisagée".

Selon les élus, les organisations syndicales ont fait jouer leur droit d'alerte.

"Comme FAI, l'usine GFT dispose de compétences importantes en métiers industriels dont notre économie a un grand besoin pour réussir la relance que nous devons engager après la crise sanitaire", soulignent-ils encore.

Ils ont demandé au locataire de Bercy de se "saisir dès maintenant du dossier de GFT pour constituer une cellule de crise avec les collectivités territoriales et les dirigeants" de l'usine.

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