Voir ci-dessous le communiqué de presse de Michelin
Le chiffre d'affaires de l'entreprise française a atteint 21,2 milliards d'euros, en progression de 8,4%, grâce à un fort effet de change et de périmètre, tandis que la hausse des ventes de 3,2% a été annulée par la baisse des prix, conséquence de la chute des cours des matières premières, selon un communiqué.
Le résultat opérationnel avant éléments non récurrents, indicateur privilégié par la firme au Bibendum, a de son côté crû de 18,7%, atteignant 2,57 milliards d'euros, soit une marge de 12,2% (+1,1 point).
"Ce sont de bons résultats, car nous avons eu une très belle croissance en 2015, 3,2% de volumes vendus" en plus par rapport à 2014, a noté le président de la société, Jean-Dominique Senard, lors d'une conférence de presse à Paris.
Les éléments non récurrents s'établissent à 370 millions d'euros, plus du double de 2014 (179 millions), et traduisent la décision de Michelin de fermer plusieurs sites européens annoncée fin 2015.
La principale activité de Michelin, la vente de pneus tourisme et camionnette, a progressé de 14,6% l'année dernière, à 12,02 milliards d'euros. L'activité poids-lourd croît de 2,4% pour atteindre 6,23 milliards d'euros.
Le chiffre d'affaires a bénéficié de la hausse des volumes, représentant 624 millions d'euros, mais ce gain a été effacé par un "effet prix-mix négatif de 687 millions d'euros", dû à une forte baisse des prix.
Michelin a relevé qu'il évoluait "dans un environnement de marchés particulièrement compétitifs en raison des surcapacités de production asiatiques et de la chute des coûts des matières premières".
Embauches promises en France
Du coup, la hausse de l'activité de 1,64 milliard d'euros reflète avant tout les effets de change (+1,45 milliard) et de périmètre (+256 millions).
Hors acquisitions et cessions, le groupe a généré un flux de trésorerie (cash flow) libre de 965 millions d'euros, en hausse de 33%. L'endettement net a de son côté progressé de 301 millions d'euros, mais le ratio d'endettement est resté faible à 11%.
L'entreprise s'est félicitée d'avoir, grâce à la poursuite de son plan de compétitivité, absorbé la hausse de ses coûts. Les effectifs mondiaux à fin 2015 étaient de 111.700 employés, en baisse de 600 personnes sur un an.
Lors de sa conférence de presse, M. Senard a laissé entendre que Michelin s'intéresserait à des acquisitions en Chine quand le secteur s'y restructurerait, une échéance selon lui inéluctable.
Il a insisté sur la nécessité pour la société d'améliorer encore sa compétitivité en Europe et en France, et évoqué le cas de l'atelier de rechapage de La Combaude (300 salariés) dans son fief de Clermont-Ferrand, dont l'activité est "bien en dessous de la norme".
"Quelles que soient les décisions qui pourraient être prises, il n'y aura aucun impact d'emploi s'agissant des personnes qui pourraient être concernées", a-t-il promis.
En France, "nous avons une pyramide d'âge qui est favorable, dans la mesure où nos départs en retraite sont très nombreux", a-t-il ajouté, en faisant valoir que "le groupe envisage cette année d'embaucher au moins 1.000 personnes" dans le pays.
"On prend acte mais on reste vigilant. Souvent, on nous dit +il y a rien, tout va bien+ et quinze jours après, on nous annonce des suppressions d'emplois", a indiqué à l'AFP Jean-Michel Gilles, secrétaire général de la CGT Michelin pour qui "on sent de l'inquétude et du désarroi chez les salariés".
Les syndicats s'attendent fin mars à des annonces concernant le service ingénierie de l'entreprise (hors R&D), qui concerne 1.100 personnes au niveau du groupe, dont 850 sur la région clermontoise. "Il faut que ces bons résultats profitent aux salariés et pas seulement aux actionnaires", a souhaité le délégué syndical central CGT, Michel Chevalier.
Pour 2016, Michelin vise "une croissance des volumes au moins en ligne avec l'évolution mondiale des marchés, un résultat opérationnel en croissance avant éléments non récurrents hors effet de change et la génération d'un cash-flow libre structurel supérieur à 800 millions d'euros".
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