Merkel veut défendre les emplois d'Opel en Allemagne

La chancelière allemande Angela Merkel a déclaré vendredi vouloir défendre les emplois d'Opel en Allemagne, tandis que les représentants du personnel du constructeur se sont montrés ouverts à une discussion avec le français PSA.

"Nous ferons tout ce qui est politiquement possible afin d'assurer le maintien des emplois et des sites en Allemagne", a déclaré la chancelière Angela Merkel lors d'une conférence de presse à Berlin avec le Premier ministre canadien Justin Trudeau.

PSA avait annoncé mardi qu'il envisageait un rachat des activités européennes de l'américain General Motors (GM), incluant les marques allemande Opel et britannique Vauxhall. L'annonce semblait avoir pris de court le gouvernement allemand.

Depuis, le secrétaire d'Etat Matthias Machnig a été désigné pour superviser ce dossier sensible en pleine année électorale en Allemagne, dans un pays où l'industrie automobile est l'un des plus gros employeurs.

Berlin entend "travailler étroitement avec les représentants du personnel et les syndicats pour le maintien des sites, des emplois, des centres de développement et des accords d'entreprise", a-t-il affirmé dans un entretien au quotidien Handelsblatt. Certains experts prédisent des suppressions de postes en cas de fusion entre les deux constructeurs.

"Le processus de négociations au sein des entreprises est relativement avancé", a par ailleurs indiqué Tanja Alemany, porte-parole du ministère allemand de l'Economie, lors d'une conférence de presse à Berlin.

Les représentants du personnel d'Opel et Vauxhall se sont dits vendredi "prêts à mener des discussions constructives dans le cas d'une vente de Opel/Vauxhall", dans un communiqué commun.

Mais "notre objectif doit être de saisir les opportunités existantes pour sauvegarder l'emploi et les sites et créer un Opel/Vauxhall qui marche", a souligné Wolfgang Schäfer-Klug, président du comité d'entreprise d'Opel au niveau européen.

Le comité d'entreprise européen, le comité d'entreprise allemand et le syndicat IG Metall réclament une "reconnaissance sans équivoque et l'application des accords déjà existants concernant tous les sites d'Opel et de Vauxhall, en particulier les engagements en matière d'emploi et d'investissement" qui "vont bien au-delà de 2020".

Sur la base de ces exigences, ils reconnaissent toutefois "des opportunités dans la création du deuxième plus gros constructeur automobile d'Europe".

Fin 2015, la filiale européenne de GM employait 35.600 personnes, dont 18.250 en Allemagne, et disposait de dix usines réparties dans six pays européens.

Karl-Thomas Neumann, patron d'Opel, a estimé sur Twitter que le rapprochement avec PSA "a du sens sur le principe". Il pourrait rester en fonction en cas de vente à PSA, d'après Manager Magazin. La patronne de la maison mère GM aurait garanti lors de sa visite mercredi au siège d'Opel à Rüsselsheim (ouest de l'Allemagne) que le constructeur allemand pourra continuer à être géré de manière indépendante après un rachat par PSA, sur la foi de sources proches des négociations citées par le magazine.

Interrogé par l'AFP, Opel n'a pas souhaité commenter ces informations.

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