Manifestation à Lyon de salariés de l'équipementier JTEKT

"On a l'impression qu'on se débarrasse de nous" : des salariés amers ont manifesté leur inquiétude jeudi matin devant le site de l'équipementier automobile JTEKT d'Irigny, près de Lyon, qui a annoncé la veille la suppression de près de 200 postes.

"On ne se bat pas pour le chèque mais pour la conservation de l'emploi", déclare à l'AFP Yousfi Abdel, 56 ans, délégué syndical CGT dans le groupe d'une quarantaine de personnes.

La direction de JTEKT a confirmé mercredi à ses salariés qu'elle souhaitait supprimer 85 postes à Chevigny-Saint-Sauveur (Côte-d'Or) et 112 à Irigny (Rhône), pour "restaurer la compétitivité à moyen et long terme de l'entreprise en France".

Selon le délégué syndical, la moyenne d'âge des employés à Irigny se situe "autour des 55 ans" et retrouver un emploi peut être difficile. "Le RSA, ce n'est pas une vie", dit-il.

"C'est ce qui nous effraie le plus. On se demande qu'est ce qu'on va trouver à côté à cet âge. On a l'impression qu'on se débarrasse de nous", déplore Nedj Guelai, 55 ans, opérateur dans l'entreprise.

"Ca fait 30 ans que je suis dans la boîte, on a divisé les effectifs, on se plie en quatre", regrette aussi Olivier Riot 50 ans, responsable d'équipe.

JTEKT fabrique des systèmes de direction et des roulements, notamment pour Toyota, son principal actionnaire. Elle compte 5.300 salariés en Europe, dont 1.400 en France.

L'entreprise met en cause la "crise sans précédent" que traverse l'industrie automobile européenne, avec une production en berne dans les usines et des prévisions à l'avenant.

"La quantité de travail, elle n'y est pas", reconnaît Yousfi Abdel.

Mais "on paie les stratégies de délocalisation au Maroc et en Tchéquie. On a un savoir-faire technologique qui pourrait rester dans le cadre national", estime Jean-Luc Barroué, opérateur de 60 ans.

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