L'usine Valeo d'Etaples incarne un succès du Made in France

L'usine Valeo d'Etaples (Pas-de-Calais), où le président Emmanuel Macron a annoncé un plan de soutien à l'automobile, incarne un succès français dans les technologies électriques et un modèle d'industrie du futur.

Dans l'immense bâtiment de l'équipementier automobile français, 1.500 employés produisent 8 millions d'alternateurs et alterno-démarreurs par an, un toutes les sept secondes environ. 80% partent à l'exportation, principalement vers l'Europe, mais aussi la Chine, les Etats-Unis, l'Inde où le Japon.

L'usine équipe quatre voitures neuves sur dix en Europe avec ces pièces à fort contenu technologique chargées de produire l'électricité des véhicules. Elle compte tous les principaux constructeurs parmi ses clients.

Les alterno-démarreurs sont utilisés pour réduire les émissions de CO2 des moteurs thermiques, par un système d'hybridation légère 48 volts, dont Valeo revendique le premier rang mondial avec 40% des commandes enregistrées à ce jour sur cette technologie.

Le site, bâti en 1970 à quelques encablures de la cité balnéaire du Touquet, où le couple présidentiel dispose d'une maison de vacances, a réussi à stabiliser ses effectifs dans un contexte de délocalisations massives en France. Il a recruté une centaine de personnes en 2019.

"On est capable aujourd'hui de fabriquer moins cher que dans les pays à bas coûts", se félicite Alberto Santos, directeur de l'usine.

Le site exploite l'automatisation et les technologies numériques pour rester compétitif.

Le long des interminables allées qui quadrillent les 35.000 m2 d'ateliers, le travail sur les pièces métalliques est surtout l'affaire de robots. Le transport des pièces, rangées dans des centaines de cagettes en plastique vert pomme, s'effectue sur des chariots autonomes. "On est un des sites les plus automatisés de Valeo", explique M. Santos.

Environ 200 personnes sont affectées à la recherche et au développement de nouveaux produits et processus de fabrication. Au total, les techniciens et ingénieurs représentent 50% de la force de travail.

"On est sur un marché avec une accélération énorme au niveau de l'innovation", a expliqué M. Santos à l'AFP, "rien n'est acquis. C'est une guerre tous les jours". Il souligne la concurrence féroce de nouveaux acteurs venus de l'électronique, à l'heure où l'électrification des moteurs pour abaisser les émissions polluantes des véhicules est devenue un enjeu crucial.

Pour Christophe Périllat, directeur des opérations de l'entreprise, le site d'Etaples illustre la migration du moteur à combustion vers le véhicule électrifié. Il illustre aussi la modernisation en cours vers "l'industrie 4.0". "On va vers plus d'automatisation, plus de technologie, plus de numérique dans toutes les usines du groupe", résume-t-il.

L'objectif? "Avoir des usines plus performantes, plus réactives, avec plus de qualité et moins de coûts."

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