Liberty Alu et Fonderie Poitou : salaires garantis jusqu'en août

Sanjeev Gupta, le président indo-britannique de GFG Alliance, a garanti jeudi jusqu'à août le versement des salaires de Liberty Alu Poitou et Liberty Fonderie Poitou, deux équipementiers de la Vienne en grande difficulté ayant pour unique client Renault, a-t-on appris de sources syndicale et patronale.

Lors d'une rencontre à Paris avec les représentants syndicaux des deux sociétés voisines d'Ingrandes-sur-Vienne, il a par ailleurs promis à Liberty Alu Poitou (285 salariés) qui fabrique des culasses en aluminium, un investissement de quelque trois millions d'euros pour développer un nouveau modèle sur ce secteur porteur, a déclaré à l'AFP Jonathan Levy, porte-parole à Londres, pour la France et le Benelux, de Gupta Family Group Alliance (GFG Alliance), auquel appartient l'actionnaire Liberty House.

Pour Liberty Fonderie Poitou (316 salariés), positionné sur le marché en décroissance des carters en fonte, M. Gupta a annoncé la mise en place d'"un groupe de travail pour étudier une reconversion", a-t-il ajouté.

"Depuis son acquisition en 2019, la fonderie a souffert d'une baisse constante des commandes de son principal client qui est lui-même confronté à un marché très difficile", a-t-il souligné, citant "une réduction de près de 75% des commandes".

"On a des promesses, on n'a rien de concret... On attend que l'argent arrive sur le compte", a commenté à l'AFP Géry Begeault, secrétaire CGT du CSE de Liberty Alu.

M. Gupta "est resté optimiste, mais ils nous vendent une solution de court terme" avec ce groupe de travail, pense Thierry Waye, délégué CGT pour Liberty Fonte.

L'idée, a-t-il expliqué, est "de sortir du giron de Renault" en trouvant de nouveaux clients dans d'autres secteurs que l'automobile, comme par exemple l'agriculture, les poids lourds ou la voirie. "C'est un marché très concurrentiel en Europe", a-t-il souligné.

Liberty House avait racheté il y a un an les deux entreprises en difficulté, conservant quelque 600 des 800 emplois. La transaction incluait la garantie d'un volume de commandes de Renault, qui selon les syndicats n'a pas été respecté.

© 2020AFP