Les GM&S maintiennent leur blocage de PSA à Poissy

Environ 150 salariés du fabricant creusois de pièces automobiles GM&S en difficulté ont décidé de prolonger jusqu'à jeudi le blocage de l'usine PSA de Poissy (Yvelines) entamé mercredi pour réclamer davantage de commandes, a indiqué à l'AFP un représentant CGT.

Après s'être invités sur les Champs-Elysées, les manifestants bloquent depuis le début d'après-midi les entrées des camions dans l'usine, selon la direction du site. La CGT affirme que les sorties sont elles aussi empêchées.

Malgré cela, "la production se fait normalement", affirme PSA, qui a néanmoins fait livrer par hélicoptère des pièces dans l'après-midi et précise avoir demandé l'intervention des forces de l'ordre.

Le DRH du groupe, Xavier Chéreau, a dénoncé auprès de l'AFP une situation "inacceptable", "de nature à remettre en cause la contribution de PSA qui a toujours initié une dynamique positive".

Le groupe affirme être le seul à avoir maintenu son niveau de commandes quand "les autres clients ont sciemment abandonné GM&S", selon un porte-parole.

"PSA nous a répété +c'est pas moi, c'est eux+, on se croirait dans une cour d'école. On reste toute la nuit", a déclaré à l'AFP Yann Augras, délégué CGT à l'issue d'une entrevue avec la direction.

GM&S Industry, basé à La Souterraine (Creuse), et qui emploie 283 personnes, a été placé en redressement judiciaire le 2 décembre, avec une période d'observation jusqu'au 23 mai.

Une seule offre de reprise, venant du groupe GMD, permettrait pour l'heure de conserver "entre 90 et 100 personnes", selon M. Augras.

Mais celle-ci "peut évoluer, tout dépend de Renault et PSA", veut croire un salarié.

"On est sûr qu'il va y avoir une grosse casse sociale", mais "on se bat pour essayer de gagner quelques personnes", explique Christophe Bailly, 52 ans, qui redoute de vivre prochainement un quatrième licenciement.

Dans la matinée, les ouvriers s'étaient rassemblées sur les Champs-Elysées devant les showrooms de PSA et Renault pour "demander du travail" à leurs deux principaux donneurs d'ordre, déjà la cible de plusieurs actions ces dernières semaines, a constaté l'AFP.

Ils réclament une augmentation du volume de commandes à hauteur de 40 millions d'euros, contre 15 millions actuellement, selon la CGT.

Les manifestants, en tenue de travail grise et bleue, sont parvenus à entraver momentanément la circulation sur la très touristique avenue, puis autour de l'Arc de triomphe.

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