L'équipementier auto Dumarey bloqué par les salariés à Strasbourg

L'usine strasbourgeoise de l'équipementier automobile Dumarey Powerglide, qui s'apprête à supprimer 248 emplois, est complètement bloquée vendredi par des salariés en grève qui demandent une amélioration des mesures d'accompagnement.

"Depuis le début, on dit que les salariés méritent de partir dignement, mais au vu des propositions qu'on a reçues, on est loin des revendications données à la direction", a regretté Laurent Julien, secrétaire CFDT du Comité social et économique (CSE).

"On bloque tous les flux logistiques, on est bien organisés, on est déterminés, on veut se faire entendre et le piquet de grève sera maintenu jusqu'à nouvel ordre, jusqu'à ce que tous les salariés estiment qu'on peut partir dignement avec les mesures d'accompagnement proposées", a ajouté M. Julien.

Rien n'entre ni ne sort du site, bloqué notamment par des feux de palettes.

Selon Laurent Julien la direction propose "des mesures au ras des pâquerettes", soit 10 mois de congés de reclassement, et potentiellement 20.000 euros de prime extra-légale par salarié. "Mais pour des salariés dont la moyenne d'âge est de 52 ans c'est inadmissible, c'est une attitude de mépris envers les salariés", considère M. Julien.

"On demande 100 millions d'euros pour les 584 salariés de l'usine", insiste M. Julien. Celui-ci craint en effet qu'après le licenciement des 248 salariés programmé le 25 janvier prochain, l'usine strasbourgeoise ne doive fermer complètement dans les mois suivants.

"A partir du 25 janvier, 248 salariés seront licenciés, beaucoup de gens avec peu de formation, des usineurs de niveau 1. Mais quand on voit la difficulté de se retourner avec la conjoncture actuelle dans l'industrie, quand on voit tous les équipementiers en difficultés, on s'interroge sur comment nous on va pouvoir tenir dans cette crise", note-t-il.

L'ensemble des élus du CSE ont demandé une réunion extraordinaire mercredi prochain.

Dumarey Powerglide, qui appartient au groupe belge Dumarey (anciennement Punch), produit des composants et des boîtes de vitesses pour différents équipementiers automobiles, dont l'allemand ZF, lui-même fournisseur du constructeur BMW.

L'entreprise strasbourgeoise produisait il y a quelques semaines encore 1.550 boîtes de vitesse par jour pour ZF, à destination de véhicules thermiques. Mais ZF a annoncé la fin de ses commandes de boîtes de vitesse, à compter du 30 août, faisant perdre au site 85% de son chiffre d'affaires selon l'intersyndicale.

Contactée par l'AFP, l'entreprise n'a pas répondu dans l'immédiat.

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