Le repreneur de l'équipementier Inteva sera connu le 2 octobre

Le tribunal de commerce d'Orléans rendra le 2 octobre sa décision concernant le repreneur de l'équipementier automobile Inteva Products, en redressement judiciaire depuis juin, a-t-on appris mardi à l'issue de l'audience d'examen de deux dossiers de reprise.

La filiale française du groupe américain spécialisée dans la fabrication de moteurs de lève-vitres et de serrures de véhicules emploie 656 (bien 656) salariés dans l'Hexagone, répartis sur trois sites, à Saint-Dié-des-Vosges (Vosges), Esson (Calvados), et Sully-sur-Loire (Loiret), son siège social.

Le groupe s'est déclaré candidat à sa propre reprise, une procédure facilitée par une ordonnance de mai 2020 qui permet au passage un apurement du passif. Son offre prévoit la fermeture du site de Saint-Dié (241 salariés), la poursuite de l'activité à Esson (238 salariés) et 60 licenciements sur 177 postes à Sully-sur-Loire.

L'autre offre émane d'un duo d'entrepreneurs, Emmanuelle Gautier et François Huon. Elle envisage la reprise des activités moteurs et électronique et prévoit de conserver le site d'Esson ainsi que 35 postes dans le Loiret.

Toutefois, les garanties financières nécessaires au rachat, d'un montant d'un million d'euros, ne sont pas encore réunies, ont indiqué les porteurs du projet après leur audition.

Le chargé de communication d'Inteva donne des chiffres légèrement différents de ceux rendus publics à l'audience concernant le nombre de salariés de deux des trois sites du groupe. Selon la direction d'Inteva, "les effectifs arrêtés au 30 septembre 2020" sont les suivants: "222 salariés (+11 salariés déjà licenciés du PSE2)" pour Saint-Dié, et "160 salariés (+ 15 déjà licenciés)" pour Sully.

Dans ce dernier site, "118 salariés (sont) repris dans l'offre Inteva, conduisant au licenciement de 42 salariés", alors que "37 salariés (sont) repris dans l'offre Gauthier-Huon, conduisant au licenciement de 123 salariés".

Enfin, ajoute le communiqué d'Inteva, "le nombre de postes supprimés en 2018 était de 72 (67 licenciements effectifs) et de 49 en 2019 (dont 11 pour refus de modifications du contrat de travail)".

Du côté des salariés, aucun des deux projets n'apparaît satisfaisant. "Le comité social et économique central d'Inteva a rendu un avis défavorable sur ces deux propositions", a précisé le secrétaire du CSE Stéphane De Zutter.

Sur les marches du tribunal d'Orléans, une quinzaine de salariés ou anciens salariés s'étaient réunis mardi pour manifester leur mécontentement, banderoles à l'appui.

Ils accusent notamment Inteva de profiter de la situation pour effacer ses dettes et ne pas honorer des engagements qui avaient été pris par le groupe en matière d'indemnisation et de formation lors de deux plans sociaux antérieurs. En 2018 et 2019, 170 emplois avaient en effet déjà été supprimés.

© 2020AFP