Le marché français des véhicules industriels devrait chuter d'un tiers en 2020

Le marché français des véhicules industriels (plus de 3,5 tonnes) devrait chuter d'un tiers environ en 2020 en raison de la pandémie, soit autant que durant la crise financière de 2009, a pronostiqué lundi l'Observatoire du véhicule industriel (OVI) de BNP Paribas.

Le marché baisserait de 30% à 35% cette année par rapport à 2019 pour des volumes qui s'établiraient "dans une fourchette de 35.000 à 38.000 unités", a estimé l'OVI dans un communiqué, révisant fortement ses prévisions pour l'année.

En janvier, cet organisme tablait seulement sur un recul d'environ 10% à environ 50.000 camions neufs livrés, soit un marché encore élevé après "un haut de cycle exceptionnel" atteint l'an dernier.

"Le confinement en France a généré une baisse des immatriculations et des ventes immédiates et brutales. Ce déclin des immatriculations, correspondant à une traditionnelle fin de cycle était attendu à partir de 2020, l'épidémie de Covid-19 a transformé la baisse en chute libre", a constaté l'OVI.

A fin avril, le marché européen des véhicules de plus de 3,5 tonnes affichait un recul de 33%. Parmi les principaux marchés, la France était le pays le plus touché (-39,8%), suivie par l'Allemagne (-27,3%), l'Italie (-26%) et l'Espagne (-22,7%).

L'OVI fait toutefois "l'hypothèse d'un arrêt de la chute des immatriculations progressif à partir du début du second semestre". Selon l'Observatoire, "les intervenants de la filière (...) ne croient pas à un effondrement majeur du marché. Si la situation sanitaire ne s'aggrave pas, les prémices d'une reprise sont attendues dès la fin de l'année, pour un rebond envisagé en 2021".

Les immatriculations de véhicules industriels sont étroitement liées à la santé du transport de marchandises et à la croissance économique.

L'OVI note que le secteur du transport et de la logistique a été globalement "très fragilisé" par la crise du Covid puisque 80% des entreprises se sont retrouvées en arrêt total ou partiel pendant une partie du confinement. Mais il constate une hétérogénéité "extrême" des situations entre les différents types de transports.

Ainsi, le fret de véhicules automobiles, de meubles et menuiseries, ou celui lié au BTP ont été particulièrement affectés, tandis que le transport de produits médicaux, alimentaires, ou d'animaux vivants "ont subi très peu d'arrêt, connaissant même une surchauffe".

"Le transport de colis a été porté par le report de la consommation des commerces physiques vers le e-commerce et la livraison à domicile", note encore l'OVI.

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