Hebei Iron and Steel "a offert 46 millions d'euros, une offre qui dépasse la somme minimale demandée dans l'appel d'offres", selon un communiqué sur le site internet du gouvernement serbe qui a accepté cette proposition.
Cette annonce survient après celle de Tata Steel, filiale sidérurgique du conglomérat indien Tata, qui pourrait se défaire de ses activités au Royaume-Uni, menaçant 15.000 emplois directs.
L'aciérie serbe a représenté à son sommet jusqu'à 14% des exportations serbes. Selon des chiffres de 2014 de la chambre de commerce de Serbie, Zelezara Smederevo, qui emploie environ 5.000 personnes, reste le premier exportateur du pays, avec près de 9% du total des exportations serbes qui s'établissaient à 11,2 milliards d'euros.
Troisième producteur d'acier au monde et premier chinois selon des chiffres de 2014 de la World Steel Association, HBIS était la seule compagnie à avoir répondu à l'appel d'offres lancé le 4 mars.
Le groupe chinois projette de moderniser l'aciérie de Smederevo, près de Belgrade, pour en améliorer la productivité, selon le gouvernement serbe.
HBIS souhaite notamment "investir dans la mise en place d'un processus de galvanisation dont les produits seraient destinés à l'industrie automobile et le bâtiment, des buts qui seront atteint graduellement", selon le communiqué.
HBIS prévoit de produire d'ici trois à quatre ans, 2,1 millions de tonnes par an, selon un responsable de l'aciérie Bojan Bojkovic, cité par la télévision nationale (RTS).
Depuis l'échec des négociations avec l'Américain Esmark Steel Group en février 2015 pour le rachat de 80,01% des parts, l'aciérie est gérée par HPK Engineering BV, basée aux Pays-Bas, dont le but était de préparer la privatisation du complexe.
Belgrade a acquis fin janvier 2012 l'aciérie de Smederevo, à 40 km à l'est de la capitale, pour un dollar symbolique auprès de US Steel, qui l'avait achetée environ 23 millions de dollars en 2003. Cette mesure visait à préserver les emplois et venir en aide à cette société stratégique pour la Serbie.
Le gouvernement serbe s'est engagé à privatiser de larges secteurs de son économie, condition posée par le Fonds monétaire international (FMI) à un prêt d'1,2 milliard d'euros en février 2015.
Le secteur sidérurgique rencontre des difficultés en Chine à cause d'une surproduction massive qui contraint les industriels à brader les prix.
En conséquence, les exportateurs chinois d'acier sont accusés de dumping par le lobby européen de l'acier, Eurofer, qui a par ailleurs critiqué l'opposition des Britanniques à des mesures protectionnistes, alors que la vente des aciéries du Royaume provoque des remous.
Le ministre britannique aux Entreprises, Sajid Javid, se rend mercredi à Bombay pour rencontrer mercredi le patron du groupe indien Tata, dans le cadre des efforts pour trouver un repreneur aux activités de Tata Steel au Royaume-Uni.
En cherchant un tel repreneur, le gouvernement de David Cameron cherche aussi à répondre à ceux qui affirment qu'il sacrifie la sidérurgie sur l'autel de ses amitiés chinoises, à quelques semaines du referendum sur une sortie de l'UE du Royaume-Uni.
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