L'action Takata chute, rumeur de faillite aux USA

L'action de l'équipementier automobile japonais Takata perdait plus de 10% mardi à la Bourse de Tokyo après des informations de presse selon lesquelles il envisage de placer sa filiale américaine sous la protection de la loi sur les faillites.

Selon le Wall Street Journal, qui cite des sources proches du dossier, Takata évalue cette possibilité, parmi d'autres, face aux coûts exorbitants des millions de rappels, ce qui lui permettrait de dégager la voie pour un investisseur extérieur.

Le groupe pourrait aussi mettre en oeuvre cette procédure au Japon, ont ajouté ces sources.

Aucune décision n'a été prise à l'heure actuelle et les discussions se poursuivent avec les différentes parties concernées, a réagi Takata dans un communiqué, sans parvenir à rassurer les donneurs d'ordres: l'action chutait peu après l'ouverture de 10,6% à 335 yens, avant de remonter à 347 yens en milieu de matinée (-7,46%).

Takata avait mandaté au printemps la banque d'affaires Lazard pour l'aider à trouver des soutiens afin d'orchestrer un programme de restructuration.

Au moins cinq candidats sont sur les rangs: les noms des fonds américains Bain Capital et KKR ainsi que des équipementiers japonais Daicel (qui serait associé à Bain), suédois Autoliv et américain Key Safety Systems (KSS) ont circulé dans la presse ces dernières semaines, et une première sélection est attendue ce mois-ci.

L'équipementier est empêtré depuis plus de deux ans dans une affaire d'airbags viciés, avec au total quelque 100 millions d'exemplaires touchés par des rappels dans le monde. Compte tenu du poids important de Takata (20% du marché des ceintures et coussins de sécurité) et du coût élevé des rappels qu'ils ont à supporter, les constructeurs japonais (Toyota, Honda et Nissan étant les plus affectés) surveillent de près le processus de reprise et seront amenés à donner leur aval.

Les fonds d'investissements et équipementiers qui ont manifesté leur intérêt craignent d'être exposés à d'importantes demandes financières de leur part, d'après le WSJ, d'où l'option envisagée d'un dépôt de bilan.

Au cours des dernières années, certains airbags ont éclaté après une collision parfois mineure, projetant des fragments sur le conducteur ou le passager. Une quinzaine de personnes, dont 10 aux Etats-Unis, ont été tuées par ces explosions intempestives.

Parallèlement, Takata est en discussions avec les autorités américaines pour trouver un accord sur le front judiciaire, avait indiqué le Wall Street Journal fin septembre.

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