La pénurie de puces risque de durer

Les effets sur l'industrie automobile de la pénurie de puces électroniques risque de se prolonger pendant "plusieurs mois", a indiqué jeudi le ministère de l'Industrie.

Les filières françaises de l'automobile et de l'électronique se sont réunies mercredi soir lors d'une première visioconférence avec Bercy pour s'organiser face à cette crise, qui perturbe les constructeurs à travers le monde.

"Les difficultés chez les constructeurs risquent encore de durer quelques mois. On va être dans une économie de gestion de la rareté", a expliqué Bercy jeudi à des journalistes.

A cause de cette pénurie de composants électroniques essentiellement produits en Asie, Renault a dû suspendre une partie de sa production cette semaine à Sandouville (Seine-Maritime), Tanger (Maroc) et Pitesti (Roumanie), a indiqué le constructeur jeudi à l'AFP.

A court terme, "on est dans un travail très fin pour activer tous les leviers possibles entre les industriels de l'automobile et de l'électronique", a relevé Bercy, citant l'utilisation de stocks résiduels ou de solutions de substitution.

Sur le long terme, cette crise est un "révélateur de l'action que nous avons menée depuis plusieurs années pour notre industrie électronique française et européenne", a souligné le ministère.

Une "stratégie d'accélération" est en cours de rédaction pour "faire émerger des projets structurants pour l'ensemble de la filière", dans le cadre du quatrième plan d'investissements d'avenir. Elle "mobilisera des soutiens importants pour faire émerger des projets structurants pour l'ensemble de la filière", selon Bercy.

"Nous ne voulons pas, sur les composants électroniques, continuer à dépendre à 70, 80, 85% de l'approvisionnement de Chine ou du reste de l'Asie", avait souligné mardi Bruno Le Maire, selon Ouest-France. "Car on a bien vu, à la faveur de cette crise, que c'était dangereux de trop dépendre des pays étrangers".

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