La France soutient l'idée d'une filière batteries

La France appuie la proposition allemande de développer "une filière européenne" de batteries automobiles, a déclaré jeudi le Premier ministre Edouard Philippe.

"Comme le propose l'Allemagne, nous sommes prêts à construire une filière de batteries européenne", a dit M. Philippe, lors d'un discours devant le Conseil national de l'industrie. Le Premier ministre a observé que "demain, ces batteries vont représenter près le moitié de la valeur ajoutée d'un véhicule".

"Si nous n'investissons pas, si nous ne développons pas notre présence industrielle, notre expertise industrielle dans ce domaine, nous le paierons", a-t-il prévenu.

Selon lui, "ce n'est pas simplement les constructeurs nationaux, c'est l'ensemble du territoire européen qui verra sa compétence, ses perspectives, disparaître", a-t-il ajouté.

L'Allemagne veut "créer dans les prochains mois les conditions pour une production à grande échelle de batteries en Europe", avait déclaré le 13 novembre le ministre de l'Economie Peter Altmaier.

Lors du Mondial de l'Automobile, début octobre à Paris, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire avait appelé les industriels européens à faire "converger" leurs efforts en matière de batteries automobiles, jugeant nécessaire de défendre la "souveraineté technologique" de l'Union européenne.

Edouard Philippe a d'autre part soutenu la construction de "champions européens", en se référant à l'industrie ferroviaire.

Dans ce cadre, il a plaidé pour "une vision équilibrée de la politique de la concurrence en Europe (...) qui tienne compte de l'existence des marchés tels qu'ils sont, lesquels sont souvent mondiaux".

Pour le Premier ministre, "à regarder simplement des marchés européens et à développer une politique de la concurrence exclusivement centrée sur les marchés européens, on pourrait prendre le risque de gêner la constitution en Europe de géants".

Les autorités européennes de la concurrence ont exprimé fin octobre leurs inquiétudes quant à la fusion annoncée il y a un an entre les constructeurs ferroviaires français Alstom et allemand Siemens.

La Commission européenne a ouvert mi-juillet une enquête approfondie sur cette fusion et adressé fin octobre une "communication des griefs" aux entreprises concernées.

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