la Bourse de Paris tutoie les -8,5% et clôture à -5,35 %

La Bourse de Paris a cédé à la panique générale dans le sillage des marchés asiatiques. L'indice CAC 40 a perdu 247,53 points à 4 383,46 points. Le baril pour la première fois sous les 40 dollars en six ans, Renault à -6,65% et PSA à -5,82%...

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La Bourse de Paris a cédé à la panique générale lundi dans le sillage des marchés asiatiques, perdant plus de 8 % en séance avant de se reprendre en fin de journée, sur fond d'inquiétudes pour la croissance mondiale. L'indice CAC 40 a perdu 247,53 points à 4 383,46 points pour clôturer en baisse de 5,35 %, dans un volume d'échanges exceptionnel de 10,4 milliards d'euros. Vendredi, les craintes pour la croissance chinoise avaient déjà causé une chute de 3,19 % du marché parisien. Parmi les autres marchés européens, Londres a perdu 4,67 %, Francfort 4,70 %. Par ailleurs, l'Eurostoxx 50 a chuté de 5,35 %.

François Hollande, interrogé sur l'actuelle crise boursière, a estimé que l'économie mondiale était "suffisamment solide" pour que sa croissance ne soit "pas seulement liée à la situation en Chine". "L'économie mondiale est suffisamment solide pour avoir des perspectives de croissance qui ne sont pas seulement liées à la situation en Chine", a-t-il assuré lors d'une conférence de presse à Berlin.

La violence du mouvement rappelle pourtant les pires heures boursières de 2008, provoquées notamment par la faillite de la banque d'affaires américaine Lehman Brothers. "C'est le bain de sang", commente Xavier de Villepion, un vendeur d'actions chez HPC, qui estime que "la vitesse du repli des marchés actions est considérable". La journée avait déjà mal commencé pour l'indice parisien qui n'a pas réussi à enrayer la déroute provoquée par un violent effondrement des marchés asiatiques dans la matinée. Les craintes au sujet de la fragilité de l'économie chinoise et ses conséquences sur la croissance mondiale ont donné le ton. La Bourse de Shanghai a notamment clôturé sur un plongeon de 8,5 %. Le CAC 40 a même temporairement effacé les gains enregistrés depuis le début de l'année.

Après un démarrage bousculé à Wall Street, l'indice parisien est allé jusqu'à perdre plus de 8 % au cours de la séance, un mouvement d'une brutalité pouvant s'apparenter à un "krach", indique Mikaël Jacoby, responsable du courtage Europe continentale d'Oddo Securities. "La baisse appelle la baisse, c'est le phénomène boule de neige que l'on connaît dans les phases de mini-krach", confirme M. de Villepion. "La situation est totalement exceptionnelle avec un excès à la baisse", souligne toutefois Franklin Pichard, directeur de Barclays Bourse, qui s'attend à ce que cet excès soit "corrigé".

 

"Ajustements"

"Ces variations très violentes" résultent notamment du retour de vacances de certains investisseurs "qui ont dû faire des ajustements qui n'avaient pas été faits sur les deux dernières semaines", poursuit M. Jacoby. Les marchés ont commencé à flancher après les dévaluations surprises de la monnaie chinoise à la mi-août, avant de marquer une pause. Ces variations sont également alimentées par la "crainte d'une contagion" du ralentissement en Chine, ajoute M. Jacoby. "Mais est-ce qu'on n'a pas trouvé un point bas? C'est la suite qui nous le montrera", avance-t-il.

Pour l'heure, rien ne semblait pouvoir rassurer les investisseurs, faute d'annonces convaincantes, même si la Chine va autoriser son gigantesque fonds de pension étatique à investir dans les Bourses locales. La Chine a continué de dominer ce début de semaine en l'absence d'indicateur notable à l'agenda. Les investisseurs vont désormais s'en remettre aux prochains rendez-vous économiques en espérant de meilleures nouvelles, avec notamment les chiffres de la croissance américaine et la réunion annuelle des banquiers centraux prévue de jeudi à samedi à Jackson Hole, aux États-Unis.

Du côté des actions, les valeurs industrielles, en première ligne du fait des craintes sur la croissance, ont plongé, à l'image de Renault (- 6,65 % à 69,03 euros), PSA Peugeot Citroën (- 5,82 % à 14,56 euros), ArcelorMittal (- 9,48 % à 6,67 euros) et Alcatel-Lucent (- 6,78 % à 2,77 euros). Les poids lourds de la cote n'ont pas été épargnés, à l'instar de Sanofi (- 5,23 % à 83,64 euros) et Total (- 7,90 % à 37,84 euros), alors que le baril de brut américain est passé vendredi sous les 40 dollars pour la première fois en six ans.

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