La Bourse de Paris en hausse (+0,40%)

La Bourse de Paris a fini en petite hausse (+0,40%), jeudi, flirtant avec les 5.900 points à la faveur d'un tweet de Donald Trump selon lequel les États-Unis seraient "très proches" d'un accord commercial avec la Chine.

L'indice CAC 40 a gagné 23,38 points pour terminer à 5.884,26 points, dans un volume d'échanges modéré de 3,9 milliards d'euros. La veille, il avait fini en légère hausse de 0,22%.

La cote parisienne a évolué légèrement dans le vert la majeure partie de la séance, avant d'accélérer nettement dans le sillage d'un tweet du président américain relançant les espoirs d'une résolution rapide du conflit commercial avec la Chine.

"Le marché était dans une léthargie totale, de laquelle la réunion de la BCE et la première conférence de presse de Mme Lagarde n'étaient pas parvenues à le tirer", a souligné auprès de l'AFP Daniel Larrouturou, gérant actions à Dôm Finance.

"Il a fallu un tweet de Donald Trump annonçant qu'un accord était prêt et que les deux parties étaient disposées à le signer pour que de nouveau la machine s'emballe", a-t-il complété.

Le président américain a affirmé jeudi que les États-Unis étaient "très proches" d'un accord avec la Chine après 19 mois d'une féroce guerre commerciale entre les deux premières puissances économiques mondiales.

"Nous sommes TRÈS proches d'un GRAND ACCORD avec la Chine", a tweeté le locataire de la Maison-Blanche. "Ils le veulent, et nous le voulons aussi!", a assuré M. Trump qui envoie depuis plusieurs semaines des signaux contradictoires sur ce dossier, entretenant une certaine nervosité sur les marchés.

Washington a en outre proposé à la Chine d'abaisser jusqu'à 50% les droits de douane américains sur quelque 360 milliards de dollars d'importations en provenance de Chine, affirme jeudi le Wall Street Journal, citant des sources proches.

Le CAC se rapproche "du niveau des 5.900 points qu'il avait abandonné en tout début de mois" après que le président américain a évoqué la possibilité qu'un compromis n'intervienne qu'après l'élection présidentielle de novembre 2020, a noté M. Larrouturou.

De son côté, la Banque centrale européenne (BCE) a, sans surprise, laissé ses taux inchangés, tout en confirmant l'arsenal de mesures annoncé par Mario Draghi en septembre.

La nouvelle présidente de l'institution Christine Lagarde a par ailleurs relevé de premiers "signes de stabilisation" de la conjoncture en zone euro, une formule prudemment optimiste.

Mercredi, c'est la banque centrale américaine qui a laissé ses taux inchangés, après trois baisses en 2019.

Les investisseurs gardent enfin sur leur radar les élections britanniques où le scrutin s'annonce serré entre les conservateurs pro-Brexit de Boris Johnson et les travaillistes de Jeremy Corbyn qui souhaitent organiser un deuxième référendum sur le sujet.

Les premiers résultats sont attendus vers 22H00 GMT.

- Le secteur bancaire tiré par Lagarde -

Du côté des indicateurs, les investisseurs ont pris connaissance de l'inflation en Allemagne, confirmée à 1,1% en novembre sur un an ainsi qu'en France où elle se situe dans la même fourchette (+1%).

De leur côté, les demandes hebdomadaires d'allocations chômage aux États-Unis ont fait un bond inattendu de près de 50.000 pour la première semaine de décembre pour s'inscrire à 252.000, leur plus haut niveau en deux ans.

En matière de valeurs, le secteur bancaire a profité des propos de Christine Lagarde, qui est "s'est déclarée consciente des effets collatéraux dommageables des taux négatifs prolongés sur le résultat des banques, ce qui laisse entendre qu'elle est prête à prendre des mesures de correction", selon M. Larrouturou.

Société Générale est monté de 2,92% à 30,11 euros, BNP Paribas de 2,48% à 51,65 euros et Crédit Agricole de 2,05% à 12,93 euros.

Le regain d'optimisme vis-à-vis du commerce a aussi profité au secteur automobile, particulièrement sensible à la conjoncture économique. Renault a gagné 2,66% à 42,29 euros, Peugeot s'est apprécié de 2,34% tandis que Valeo a bondi de 4,49% à 33,76 euros. Faurecia a progressé pour sa part de 4,59% à 49,91 euros et Plastic Omnium de 3,41% à 25,45 euros.

Air France-KLM a pris 1,06% à 10,46 euros après avoir commandé dix Airbus (+0,13% à 124,16 euros) A350-900 supplémentaires, un contrat d'un montant de 3,17 milliards d'euros au prix catalogue.

Engie a perdu en revanche 0,96% à 14,50 euros. Les déclarations du président d'Engie, Jean-Pierre Clamadieu afin d'exclure tout scénario de démantèlement du groupe et de calmer le jeu sur des rumeurs de départ de la directrice générale, Isabelle Kocher, n'ont pas suffi à rassurer les marchés.

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