Ghosn: la CGT Renault souhaite un procès pour les "exactions en France" de l'ex-PDG

Le syndicat CGT de Renault a souhaité mercredi que l'ex-PDG du constructeur automobile Carlos Ghosn "soit jugé par les tribunaux français pour" ce qu'il a qualifié d'"exactions en France au sein du groupe Renault".

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La CGT demande que M. Ghosn "soit jugé par les tribunaux français pour ses exactions en France au sein du groupe Renault et bien sûr aux Pays-Bas, face à ce qu'il a pu faire avec RNBV", la filiale néerlandaise de l'alliance formée par le groupe automobile français avec son homologue japonais Nissan, a déclaré Jean-François Pibouleau, délégué de cette organisation, lors d'une conférence de presse.

L'ancien patron de Renault-Nissan a assuré de son côté qu'il était prêt à se présenter "à la justice française" s'il était convoqué, affirmant n'avoir "rien à se reprocher" et ne demander "rien au gouvernement français", lors d'une conférence de presse mercredi à Beyrouth, sa première depuis sa fuite du Japon.

M. Ghosn "n'a pas fait autre chose aujourd'hui que dire sa vérité, sans possibilité d'une contradiction de qui que ce soit", lors de sa conférence de presse, a critiqué Laurent Giblot, également délégué de la CGT Renault.

Dans un communiqué, ce syndicat a dénoncé la "stratégie financière" mise en oeuvre par M. Ghosn chez Renault, "qui explique les dégâts sociaux" au sein du groupe "en France (-35% des effectifs depuis 2004, délocalisations continues)" et qui a rendu l'entreprise "très affaiblie dans sa capacité d'innovation".

Le syndicat SUD de Renault Guyancourt a lui considéré dans un communiqué que la conférence de presse de M. Ghosn, c'était "beaucoup de bruit pour rien".

Visé par quatre inculpations au Japon, où il est accusé de malversations financières, M. Ghosn fait également l'objet en France d'une enquête préliminaire, ouverte en mars 2019, concernant deux soirées organisées au château de Versailles en échange d'une convention de mécénat conclue par Renault.

Une information judiciaire pour "abus de biens sociaux" et "corruption" a aussi été ouverte en France par le parquet national financier, portant sur des contrats de conseil conclus par la filiale néerlandaise de l'alliance Renault-Nissan, RNBV.

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