Fuite de Carlos Ghosn: Le Maire botte en touche

Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a affirmé mercredi qu'il s'occupait de l'avenir du constructeur automobile français Renault et de son alliance avec le japonais Nissan, mais pas de la conférence de presse de l'ancien patron Carlos Ghosn.

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"Aujourd'hui, je m'occupe de Renault, je m'occupe de l'Alliance (avec Nissan, NDLR), de sa stratégie industrielle (...) Ce qui compte pour moi c'est que Renault se porte bien", a déclaré Bruno Le Maire, interrogé par des journalistes sur la conférence de presse, prévue mercredi à Beyrouth, de l'ancien patron du constructeur français.

"Nous sommes en train de choisir, avec le conseil d'administration de Renault, avec Jean-Dominique Senard, le président de l'Alliance, le nouveau directeur général de Renault. C'est ça aujourd'hui qui m'occupe, ce n'est pas telle ou telle conférence de presse", a ajouté M. Le Maire, en marge du lancement des soldes d'hiver aux Galeries Lafayette à Paris.

Interrogé par l'AFP, le groupe Renault n'a pas souhaité faire de commentaire au sujet de la prise de parole très attendue de M. Ghosn. Au sein du groupe automobile, on considère que l'ancien patron n'est plus un sujet pour l'entreprise. Il avait été contraint de renoncer à tous ses mandats il y a un an.

Déstabilisée pendant des mois après l'arrestation de Carlos Ghosn en novembre 2018, l'alliance franco-japonaise Renault Nissan Mitsubishi estime avoir tourné la page de l'affaire en fin d'année dernière, notamment grâce à un renouvellement de son management.

Renault est en train de recruter un nouveau directeur général après le limogeage en octobre de Thierry Bolloré, qui avait été nommé par M. Ghosn et dont les mauvaises relations avec une partie du management de Nissan étaient notoires. Luca de Meo, qui vient de quitter son poste de PDG du constructeur espagnol Seat (groupe Volkswagen), est fortement pressenti pour prendre la succession.

Du côté de Nissan, un nouveau directeur général, Makoto Uchida, considéré comme favorable à l'alliance avec Renault, a pris les commandes au 1er décembre, en remplacement de Hiroto Saikawa, dont les révélations auprès de la justice japonaise avaient provoqué l'arrestation de Carlos Ghosn pour diverses malversations présumées.

Fin janvier 2019, Jean-Dominique Senard, alors patron de Michelin, avait été nommé à la présidence du conseil d'administration de Renault. Il remplaçait Carlos Ghosn qui était encore emprisonné au Japon, pays dont l'ex-magnat de l'automobile s'est enfui il y a dix jours dans des circonstances rocambolesques.

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