Fonderies Liberty: nouvel appel à la grève

Les quelque 600 salariés de Liberty Alu Poitou et Liberty Fonderie Poitou, deux équipementiers en grande difficulté ayant Renault pour seul client, ont été appelés lundi à la grève par la CGT, syndicat majoritaire qui accuse le nouvel actionnaire britannique de ne pas respecter ses promesses d'investissement.

Localisées côte-à-côte à Ingrandes-sur-Vienne, juste au nord de Châtellerault, les deux entreprises ont été rachetées l'an dernier par Liberty House, société du Gupta Family Group Alliance (GFG Alliance), de l'homme d'affaires britanno-indien Sanjeev Gupta.

Ces deux entreprises ont des besoins différents : côté alu, un marché porteur, il existe un projet d'investissement pour développer une nouvelle culasse Renault. Côté fonte, l'actionnaire ne voit pas d'avenir dans la fabrication de carters pour le diesel et cherche une reconversion dans un autre secteur.

Lors d'une assemblée générale lundi, les 300 salariés de Liberty Fonderie Poitou ont été appelés à la grève dès lundi soir, a dit à l'AFP Thierry Waye, délégué CGT.

Cet été, un cabinet spécialisé commandité par l'actionnaire a proposé trois pistes de reconversion, explique-t-il : "la remise en état de téléphones mobiles, le reconditionnement de véhicules automobiles ou l'utilisation de presses haute pression pour la fabrication de pièces en aluminium".

Avec ces trois pistes, "ils ne se sont pas beaucoup foulés", a-t-il dénoncé, demandant à l'actionnaire britannique "une clarté dans sa décision" et lui reprochant de ne pas investir.

"Renault est prêt à nous donner du volume (de commandes) si quelqu'un investit", a-t-il assuré.

Chez Liberty Alu, "c'est différent, on a du boulot mais ils (les actionnaires NDLR) ne nous donnent pas les moyens. On n'a plus de pièces détachées en magasin, les machines ne sont pas entretenues", a dénoncé Géry Bégeault, délégué CGT.

Lors de la reprise l'an dernier devant le tribunal de commerce, les actionnaires "avaient promis des investissements, la remise en état des machines", a dit M. Bégeault, selon qui la consultation des salariés de Liberty Alu durera jusqu'à mardi. Dès lundi après-midi, la première équipe avait voté la grève à 100%, selon lui.

Les salariés des deux entreprises ont déjà observé des mouvements de grève ces derniers mois, accusant l'actionnaire de ne pas investir.

Contacté par courriel, un porte-parole de Liberty House n'avait pas répondu à l'AFP en fin de journée.

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