"En 2015, le groupe a enregistré un montant record de 21 milliards d'euros de prises de commandes. Son carnet de commandes, qui s'établit à 54 milliards d'euros, le rend confiant dans son objectif de croissance", a indiqué Faurecia dans un communiqué à l'occasion de sa journée investisseurs.
Faurecia, qui fabrique notamment des sièges et des tableaux de bord et revendique 27% du marché mondial des systèmes de dépollution des moteurs, a aussi indiqué viser une marge opérationnelle de 6% et un cash-flow (flux de trésorerie) net de plus de 500 millions d'euros en 2018. En outre, a-t-il promis, "le bénéfice par action atteindra 5 euros" cette année-là.
Pour ce faire, Faurecia veut donner la priorité aux "lignes de produits à fort contenu technologique et dont les marges et les taux de croissance sont nettement supérieurs à la moyenne du groupe", selon le communiqué.
Face à des analystes financiers et des journalistes, le futur directeur général de Faurecia, Patrick Koller, a évoqué les produits concernés, en particulier les systèmes "SCR" (réduction catalytique sélective).
Ces systèmes servent à réduire les émissions d'oxyde d'azote (NOx) des moteurs par injection d'urée, un sujet devenu brûlant depuis le début du scandale des diesels truqués chez Volkswagen, en septembre 2015.
M. Koller a aussi mentionné les systèmes de récupération d'énergie et les matériaux allégés, en particulier les composites à base de fibre de carbone, autant de technologies qui aideront les constructeurs, clients de Faurecia, à respecter des normes d'émissions de CO2 de plus en plus strictes.
"Nous avons l'intention de saisir ces opportunités de croissance", a ajouté M. Koller, en assurant que les ventes de Faurecia dans ces produits de haute technologie passeraient de deux à trois milliards d'euros entre 2015 et 2018.
La Bourse a accueilli favorablement ces nouvelles ambitions de conquête, le titre Faurecia gagnant 5,45% à 35,5 euros mardi peu après midi dans un marché en hausse de 1,20%.
M. Koller, actuel directeur général délégué de Faurecia, prendra ses nouvelles fonctions le 1er juillet après la scission des fonctions de directeur général et de président du conseil d'administration, poste qui reviendra à l'actuel PDG, Yann Delabrière.
Faurecia a réalisé en 2015 un chiffre d'affaires mondial de 20,69 milliards d'euros, en hausse de 9,9%, et a doublé son bénéfice net à 370 millions d'euros. La marge opérationnelle a atteint 4,4% et le flux de trésorerie net 303 millions d'euros.
Mais le périmètre de l'entreprise va être réduit de quelque 10% avec la vente, annoncée en décembre, de sa branche qui fabrique notamment des pare-chocs, à un autre équipementier français, Plastic Omnium.
Cette cession, sur la base d'une valeur d'entreprise de 665 millions d'euros, a été bouclée mardi au niveau des entreprises, selon des communiqués distincts. L'opération doit encore être entérinée par les autorités de régulation.
Hors cette cession, Faurecia a vu ses ventes rester quasi stables au premier trimestre 2016, soit +0,1% pour atteindre 4,66 milliards d'euros.
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