Faurecia plus compétitif que Johnson Controls

L'usine de sièges automobiles du groupe américain Johnson Controls, qui emploie encore 320 salariés à Neuenbourg (Bade-Wurtemberg) arrêtera son activité le 31 décembre, a expliqué à l'AFP Thomas Bittner, représentant du syndicat IG Metall du site. Elle va fermer après avoir perdu plusieurs marchés emportés par Faurecia, devenu plus compétitif, a-t-on appris jeudi de sources syndicales.

L'usine de sièges automobiles du groupe américain Johnson Controls, qui emploie encore 320 salariés à Neuenbourg (Bade-Wurtemberg) arrêtera son activité le 31 décembre, a expliqué à l'AFP Thomas Bittner, représentant du syndicat IG Metall du site.

Sa fermeture est causée par la perte des marchés des sites PSA à Mulhouse (Haut-Rhin) et Sochaux (Doubs), que cette usine frontalière approvisionnait grâce à sa localisation à seulement quelques dizaines de kilomètres, a poursuivi M. Bittner.

Les contrats pour les nouveaux modèles de PSA ont été remportés par deux filiales de l'équipementier automobile français Faurecia, les sociétés Sielest et Siedoubs, situées respectivement à proximité immédiate de Mulhouse et de Sochaux.

Johnson Controls avait conquis de précédents marchés à leur détriment et avait spécialement créé l'usine de Neuenbourg en 2008 pour les honorer. Le choix de PSA avait été analysé à l'époque comme la volonté de diversifier ses fournisseurs, mais aussi comme la conséquence, côté français, d'une succession de grèves, des 35 heures et de problèmes de qualité. Une partie des salariés français s'était d'ailleurs reclassée de l'autre côté de la frontière.

Les syndicats de Johnson Controls à Neuenbourg ont dénoncé une "raison politique" à la fermeture de leur usine, liée, selon eux, à la nécessité de faire baisser le chômage en France et à l'entrée de l'Etat au capital de PSA, par ailleurs actionnaire de référence de Faurecia. "Je n'identifie pas de raison économique valable", a soutenu M. Bittner.

Les représentants syndicaux des filiales de Faurecia estiment, eux, que leurs sites sont redevenus plus compétitifs, en même temps que leur concurrent frontalier allemand baissait en qualité de service.

Chez Sielest à Pulversheim près de Mulhouse, un accord de compétitivité de 2014 avec gel temporaire des salaires "nous a ramenés à un coût égal voire inférieur à celui de Neuenbourg et il nous a fait gagner en productivité", a expliqué à l'AFP Fabien Pernot, secrétaire (CFDT) du comité d'entreprise. En outre, Sielest n'a plus connu de grève depuis sept ans, a relevé M. Pernot.

Siedoubs à Montbéliard (Doubs) reste régulièrement le théâtre de mouvements sociaux, "mais cela n'empêche pas de fonctionner, et nous avons augmenté en qualité", a pour sa part souligné Salim Ahmed-Seid, son délégué CGT.

Toutefois, l'augmentation des volumes de production se gère par l'intérim, ont relevé MM. Pernot et Ahmed-Seid. Avec 450 contrats à durée indéterminée à eux deux, Sielest et Siedoubs sont loin des plus de 1.000 permanents qu'ils employaient en cumul avant l'arrivée de Johnson Controls, ont reconnu les deux représentants syndicaux.

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