Divorce consommé entre Dunlop et Goodyear

Les pneumaticiens japonais Sumitomo Rubber Industries (Dunlop) et américain Goodyear ont annoncé jeudi la fin de leur partenariat industriel et capitalistique, épilogue de plus d'un an de négociations.

(voir aussi la dépêche précédente)

Sumitomo Rubber Industries (pneus Dunlop et Falken), 6e fabricant mondial, avait indiqué en février 2014 avoir reçu de la part de Goodyear, 3e géant du secteur, une demande de liquidation de l'alliance formée par les deux entreprises en 1999.

Les deux groupes ont en commun depuis cette date quatre entreprises de production et vente - une en Amérique du Nord, une en Europe et deux au Japon -, ainsi que des sociétés d'approvisionnement et de partage de technologies.

Toutefois, leurs relations s'étaient apparemment tendues à cause de leur concurrence dans les pays émergents.

Goodyear avait déposé une demande d'arbitrage auprès de la Chambre internationale de commerce, en raison de soupçons de comportement anticoncurrentiel de Sumitomo, ce qu'avait alors contesté l'intéressé.

"Cet accord permet aux deux compagnies d'éviter le coût et les incertitudes liées au processus d'arbitrage", s'est félicité Goodyear dans un communiqué.

"Si nous avons su tirer profit de l'alliance au cours de ces 16 dernières années, Goodyear est aujourd'hui bien placé pour poursuivre sa route seul", a commenté son PDG Richard Kramer.

Désormais libéré de ses liens avec Sumitomo Rubber Industries, le groupe américain estime qu'il pourra agir avec plus de "flexibilité".

La fin du partenariat permet de facto aux deux partenaires de retrouver leur totale indépendance commerciale, ce qui leur ouvre des perspectives d'expansion dans les pays où la demande est en fort essor.

Selon les termes de l'accord, Sumitomo va prendre le contrôle intégral de la co-entreprise aux Etats-Unis tandis que Goodyear absorbera la société située en Europe. Les deux groupes se partageront par ailleurs les activités au Japon.

Les opérations de transfert se solderont par un versement de 271 millions d'euros de Goodyear à Sumitomo.

Ce divorce intervient peu de temps après l'annonce d'un important changement dans le secteur: le rachat du fabricant de pneus italien Pirelli par le groupe chinois ChemChina.

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