Débrayages sur le site corrézien de BorgWarner aux 368 emplois menacés

Plusieurs dizaines de salariés corréziens de BorgWarner, l'équipementier automobile américain, ont observé jeudi des "débrayages" d'ampleur variable, "première mobilisation" pour sauver 368 emplois menacés par la fermeture du site d'Eyrein près de Tulle, a-t-on appris de sources syndicales.

Réunis mercredi en assemblée générale, plus de 150 salariés avaient voté pour une "grève" de jeudi matin à lundi matin 5H30, pour lancer leur mobilisation après l'annonce le 25 juin par BorgWarner Automotive de sa volonté de fermer le site d'ici le premier trimestre 2022.

"C'est une mobilisation à la +carte+", certains des salariés qui tournent en 3x8 "sont venus et n'ont pas travaillé, d'autres ont travaillé quelques heures, et quelques dizaines d'autres ont aidé l'intersyndicale à réaliser des pancartes, banderoles ou tracts" qui seront distribués sur des ronds-points, commerces, marchés, a indiqué à l'AFP Alexandre Brigoulet, délégué CGT de BorgWarner.

La direction de BorgWarner à Tulle n'était "pas disponible pour communiquer" jeudi.

"Le vote d'hier et l'action d'aujourd'hui sont de premières mobilisations et annoncent d'autres actions. La lutte va se durcir", a ajouté le délégué CGT.

Les salariés de BorgWarner Tulle, qui fabrique des commandes de boîtes de vitesse, refusent la fermeture du site d'Eyrein qu'ils jugent "rentable" et demandent le retrait du plan de sauvegarde de l'emploi.

Ils sont défendus par Me Jean-Louis Borie qui a défendu ces dernières années la médiatique lutte des salariés de l'équipementier GM&S de La Souterraine (Creuse).

La direction estimait pour sa part, dans sa décision du 25 juin, que les commandes de l'usine n'ont cessé de décliner depuis 5 ans, que son chiffre d'affaires a chuté de plus de 40% entre 2017 et 2019, et que BorgWarner "n'a désormais plus d'autre choix que d'envisager la fermeture".

La prochaine étape pour l'intersyndicale, est la remise le 15 septembre d'un rapport économique demandé à un cabinet d'experts, qui démontrera selon elle que le site d'Eyrein est "viable", et sans nécessité économique de fermeture.

D'ici là, les syndicats entendent également mener une action de médiatisation de leur lutte les 10-11 septembre à l'occasion du passage du Tour de Fance en Corrèze.

© 2020AFP