Daimler pense devoir rédire sa voilure

Pour le PDG de Daimler Dieter Zetsche, son successeur devra réduire la voilure du groupe si celui-ci a l'ambition de rester compétitif dans un secteur en transformation rapide, a-t-il indiqué mardi à Paris en marge du Mondial de l'Auto.

Cliquez ici pour retrouver toutes les infos Mondial de Paris 2018

"Nous sommes une entreprise à 160 milliards d'euros (de chiffre d'affaires, NDLR) et nous sommes une industrie qui, a minima, se transforme. Certains n'hésitent même pas à parler de bouleversement majeur. Dans cette situation, on pense que ce ne serait pas très judicieux de rester un géant de cette taille", a déclaré le dirigeant de 65 ans.

Daimler emploie environ 290.000 personnes, dont presque 60% en Allemagne.

Comme ses rivaux, il imagine que la croissance sera assurée à l'avenir par une demande sur les marchés émergents, où il est plus économique pour les constructeurs occidentaux d'implanter des usines.

Dans le même temps, la demande pour des véhicules électriques qui nécessitent moins d'ouvriers pour être assemblés est croissante en Occident.

Sans cibler précisément aucune de ses infrastructures en Europe, Dieter Zetsche a assuré que Daimler devait à tout prix améliorer sa flexibilité pour développer sa technologie et trouver de nouveaux partenariats.

M. Zetsche sera remplacé en mai par Ola Kallenius, un Suédois déjà intégré à l'entreprise qui deviendra à 49 ans le premier étranger à la tête du groupe allemand.

"Cette stratégie, nous l'avons développée ensemble", a-t-il encore assuré. "Donc je pense que ce changement sera cohérent".

Ces dernières années, Daimler s'est développé massivement à l'étranger, tout en relevant plusieurs défis sur son propre sol, à commencer par les répercussions du scandale "dieselgate".

Cette année, le constructeur a ainsi dû rappeler plusieurs centaines de milliers de véhicules diesel équipés du logiciel permettant de masquer les hauts niveaux d'émissions de gaz polluants.

Daimler, qui s'est converti tardivement à l'électrique, présente au Mondial de l'Auto son premier SUV électrique, qui sera commercialisé au cours de la seconde moitié de 2019.

Cette technologie reste toutefois à l'heure actuelle coûteuse à fabriquer et à acheter.

"Les coûts s'améliorent mais on n'y est pas encore", a ainsi encore reconnu M. Zetsche.

js/kjl/cd/tq/eb

© 2018AFP