Chômage partiel chez Mahle-Behr France

L'usine de climatiseurs pour l'automobile Mahle-Behr France à Rouffach (Haut-Rhin) va connaître plusieurs périodes prolongées de chômage partiel à partir d'avril, a-t-on appris jeudi de source syndicale.

Cette situation avive les craintes des 800 salariés sur la pérennité du site, pionnier des accords de compétitivité.

Les mesures de chômage partiel toucheront près de 100 salariés à des degrés divers entre avril et septembre, en raison de baisses d'activités et de la non-obtention d'un nouveau marché, ont expliqué à l'AFP Denis Pieczynski, délégué du syndicat Unsa, et Sabine Studer, déléguée CFDT.

47 salariés de la ligne pour un véhicule Daimler seront en chômage partiel pendant trois semaines du 10 au 28 avril, puis pendant trois autres semaines au retour des congés à partir du 21 août, ont-ils exposé. Rouffach n'a pas obtenu le marché du remplaçant du modèle actuellement équipé, Mahle-Behr lui ayant préféré son usine en République tchèque, moins chère, a expliqué M. Pieczynski.

Le chômage partiel concernera également 12 salariés d'une autre ligne en baisse d'activité et 35 de l'atelier de corps de chauffe, pour des durées prévisionnelles de 4 à 15 jours, a complété M. Pieczynski.

Annoncées en fin de semaine dernière par la direction, les mesures suscitent la crainte grandissante du personnel sur la pérennité de l'usine de 830 salariés permanents, ont relevé les deux représentants syndicaux.

"Le site a-t-il un avenir ?", s'est interrogée Mme Studer. "Il faut absolument que de nouvelles commandes entrent dans les prochains mois", a-t-elle dit à l'AFP.

L'usine a vu lui échapper plusieurs contrats qui devaient découler de ses accords de compétitivité (gel de salaires et diminution de RTT pour au final une baisse des coûts), dont elle a été une pionnière.

Un premier accord a été signé par l'ensemble des syndicats (CFDT, CFTC, Unsa, CFE-CGC et CGT) en juillet 2013, dans le cadre créé à peine un mois plus tôt par la loi de sécurisation de l'emploi. Un second a suivi en mai 2016, signé seulement par la CFE-CGC et l'Unsa.

Contrairement à l'objectif de "maintien de l'emploi" de ces textes, les effectifs ont diminué par des départs volontaires et un PSE (plan de sauvegarde de l'emploi) de 105 postes, a relevé Mme Studer. Ils sont passés de 980 à 830 salariés et descendront à environ 750 dans un an, à l'issue du PSE, a-t-elle ajouté.

L'accord de l'an dernier "n'a rien apporté", a estimé la déléguée CFDT, non-signataire.

Selon M. Pieczynski , signataire, il a sauvé 70 emplois et "ce n'est pas encore l'heure +d'en dresser+ le bilan", compte tenu de prospections en cours pour gagner de nouveaux contrats.

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