Bosch a progressé de 5,5% dans l'automobile en 2016

L'équipementier automobile et fabricant d'électroménager allemand Bosch, éclaboussé par le "dieselgate", a présenté vendredi un bilan financier provisoire contrasté pour 2016.

"Malgré un contexte défavorable, nous avons atteint nos prévisions de croissance en 2016", s'est réjoui le patron Volkmar Denner, cité dans un communiqué.

"Et cela sans coup de pouce de l'économie -la croissance économique mondiale a progressé d'un modeste 2,4%- et en dépit d'effets de change négatifs considérables", a précisé Uwe Raschke, responsable de Bosch pour l'Europe, lors d'une conférence de presse à Stuttgart.

Le groupe de Stuttgart (sud-ouest), premier équipementier mondial, a généré 73,1 milliards d'euros de chiffre d'affaires l'an passé, selon des données provisoires.

Les effets de change défavorables, par exemple en Amérique du Sud, ont amputé ses recettes de 1,3 milliard d'euros environ, mais son chiffre d'affaires a tout de même réussi à croître de 3,5% par rapport à 2015.

Toutes les divisions ont progressé à l'exception de celle dédiée aux techniques industrielles. L'activité automobile, qui a généré à elle seule plus de la moitié des recettes, a notamment vu ses ventes grimper de 5,5%.

A l'échelon opérationnel, le bénéfice hors éléments exceptionnels de Bosch a en revanche reculé (de plus de 6%), à 4,3 milliards d'euros.

Bosch est engagé dans "le plus grand processus de transformation de son histoire", a souligné M. Raschke. Pour être à la hauteur dans les domaines d'avenir que sont l'internet des objets et la voiture électrique, la société a investi 6,6 milliards d'euros dans la recherche et le développement en 2016.

L'entreprise familiale, non cotée, compte aussi dépenser 300 millions d'euros d'ici 2021 pour créer un centre d'intelligence artificielle qui doit l'aider à individualiser les objets connectés, domaine dans lequel Bosch entend devenir numéro un. Le groupe propose déjà des systèmes pour rendre la maison intelligente ou permettre aux voitures de communiquer avec le monde extérieur.

Pour 2017, la société aux 390.000 employés dans le monde table sur une croissance modérée de l'économie mondiale et sur une "situation géopolitique tout aussi complexe et empreinte d'incertitude qu'en 2016", a déclaré son directeur pour l'Europe.

Concernant le Brexit et la politique du nouveau président américain Donald Trump, Bosch estime qu'il est encore trop tôt pour évaluer leur impact sur son activité.

"Les messages venant des Etats-Unis sont mitigés", a jugé Werner Struth, responsable pour l'Amérique du Nord. Les programmes d'investissement du groupe au Mexique ne seront pas modifiés cette année, a-t-il affirmé. Bosch possède onze usines au Mexique et une cinquantaine aux Etats-Unis.

Interrogé sur le scandale des moteurs diesel, le groupe a indiqué qu'un accord aux Etats-Unis serait présenté à la justice californienne d'ici la fin janvier, se refusant à donner des détails conformément aux instructions des autorités américaines.

Des clients de Volkswagen accusent l'équipementier automobile d'avoir aidé à dissimuler l'existence du logiciel illégal fourni par ses soins au constructeur allemand.

Volkswagen a déjà accepté de payer 22 milliards de dollars de pénalités aux Etats-Unis pour mettre fin aux poursuites.

Le montant de la facture pour Bosch n'est pas encore connu. Le groupe a passé 650 millions d'euros de provisions dans ses comptes en 2015, entre autres pour faire face à d'éventuels coûts liés au scandale.

© 2017AFP