La plus grande usine automobile de France fêtait mardi sa cinq millionième voiture produite depuis son ouverture en 2001, un SUV Yaris Cross peint en bleu-blanc-rouge pour l'occasion.
Toyota compte stabiliser 600 des 1.000 salariés actuellement en CDD ou en intérim qui travaillent dans cette usine compacte et efficiente, sur un total de 5.000 salariés, a annoncé Didier Leroy, devenu président du conseil d'administration de Toyota Motor Europe après avoir dirigé l'usine.
Après être passé à trois équipes par journée, Valenciennes a produit 275.000 voitures en 2023 et vise les 286.000 cette année, dont 75% de SUV Yaris Cross, portés par le succès des hybrides en Europe.
Le ministre de l'Industrie Marc Ferracci a salué à Valenciennes "une histoire galvanisante dans le contexte actuel".
La plupart des constructeurs européens enchaînent de mauvais trimestres avec des ventes en baisse, et les équipementiers licencient.
"Il n'y a jamais de fatalité, vous nous avez montré qu'une industrie automobile était possible en France", a-t-il lancé aux dirigeants de Toyota.
Le ministre a également salué la "qualité de la relation entre Toyota et ses sous-traitants, qui est un véritable partenariat", avec une "méthode fondée sur l'amélioration continue" et une "prévisibilité des commandes".
"Ce n'est pas toujours le cas dans la filière automobile", a souligné M. Ferracci. "Je souhaite que l'on ait une réflexion à l'échelle de la filière, et nous l'avons, sur le renforcement de la qualité de la relation entre les donneurs d'ordres et les sous-traitants".
La direction de Toyota, qui défend depuis longtemps le choix de la technologie hybride par rapport à l'électrique, n'a pas souhaité préciser si un nouveau modèle électrique pourrait remplacer la Yaris Cross à terme à Valenciennes.
"L'objectif pour nous est de toujours avoir la bonne technologie au bon moment. Nous ne tombons pas dans les modes", a martelé Didier Leroy, vantant les mérites de l'hybridation pour décarboner au plus vite l'automobile.
Toyota "a la volonté très forte de continuer à investir massivement en Europe", a souligné Didier Leroy. "Est-ce que sera à TMMF (Valenciennes)? Ça ne dépend que de nous, de notre capacité à développer un vrai grand projet différenciant qui va nous permettre de passer un cap en termes de performances."
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