Ascométal : le repreneur Frank Supplisson mis en examen

Le repreneur d'entreprises en difficulté Frank Supplisson a été mis en examen notamment pour "abus de biens sociaux" dans le cadre de la reprise du groupe sidérurgique Ascométal en 2014, a confirmé jeudi le parquet de Nanterre, sollicité par l'AFP.

Placé sous contrôle judiciaire, ce haut fonctionnaire, âgé de 48 ans, a été également mis en examen pour "blanchiment en bande organisée de fraude fiscale aggravée", "faux et usage de faux en écriture privée", "escroquerie au jugement en bande organisée" le 21 avril à la suite de sa garde-à-vue, a précisé le parquet, confirmant une information de Mediapart.

Confiée à l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscale (OCLCIFF), une enquête préliminaire avait été ouverte en novembre 2015 sur les conditions de la reprise d'Ascométal, dont le siège est en Lorraine.

Un an avant, en 2014, associé à des investisseurs français et européens sous la houlette du ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg, Frank Supplisson avait repris le groupe sidérurgique, ancienne filiale d'Usinor qui avait été placée en redressement judiciaire.

Mais cet ancien de Polytechnique et de l'ENA, ancien directeur de cabinet du ministre de l'Industrie de 2010 à 2012 n'était pas parvenu à faire rebondir le fabricant français d'aciers spéciaux notamment pour l'industrie automobile, et avait dû quitter le projet.

Placé à nouveau en redressement judiciaire fin 2017, le groupe avait été repris par le Suisse Schmolz + Bickenbach et emploie désormais environ 1.200 salariés.

Depuis, Frank Supplisson a continué de reprendre des entreprises en difficulté, essentiellement dans la métallurgie.

Parmi les sites qu'il a repris figurent l'usine sidérurgique Akers France de Thionville (Ascoforge), l'usine Altifort SMFI de Tarbes (Tarbes Industry), l'usine Alpine Aluminium d'Annecy (Alpine Aluminium) et deux anciennes usines d'ArcelorMittal (Montataire Industry et Gandrange Industry).

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