ArcelorMittal: chômage partiel à Fos-sur-Mer ?

Le groupe sidérurgique ArcelorMittal a indiqué vendredi qu'il n'excluait pas d'avoir recours à des mesures de chomage partiel sur son site de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône), comme l'avait évoqué plus tôt dans la journée les syndicats, ajoutant toutefois que ce "n'était pas à l'ordre du jour dans l'immédiat".

La CGT du site avait annoncé quelques heures plus tôt que la direction du groupe se préparait à recourir à cette éventualité, pour faire face à la concurrence de plus en plus forte de l'acier chinois.

Dans une note interne, que l'AFP a consultée, la direction du site expliquait avoir informé les représentants des salariés de possibles "nouvelles mesures d'accompagnement", à savoir "la prise de 10 jours de congés au 1er trimestre 2016" et "une démarche de recours au dispositif d'activité partielle de six jours".

La direction d'ArcelorMittal a précisé vendredi soir que "la question n'est pas à l'ordre du jour dans l'immédiat, mais en fonction de l'évolution de la situation, nous n'excluons pas d'en faire la demande".

Mais cette demande d'activité partielle ne sera "formulée (que) lorsque le CE aura rendu son avis mardi prochain", ajoute-t-elle.

Ce recours au chomage partiel "sera activé uniquement si la situation le nécessite", indique encore le groupe.

La direction rappelle que "face à des perspectives économiques préoccupantes, liées aux importations massives d'acier en Europe", elle a adopté fin octobre "des mesures complémentaires de maîtrise de ses coûts, et a demandé à tous les départements de mettre sous contrôle les dépenses".

La note que l'AFP a consultée précise que "l'importation massive d'acier en provenance de Chine, notamment sur le marché européen, seul marché mondial en croissance, frappe plus durement l'Europe du Sud que l'Europe du Nord et provoque une baisse des prix de vente aggravant la situation de semaine en semaine".

"Afin de protéger les usines de Méditerranée touchées par la baisse du prix de vente de notre acier, nous devons produire un volume proche de notre capacité maximale. C'est en effet la seule possibilité pour être compétitifs, compte tenu du haut niveau de nos coûts fixes", ajoute-t-elle.

Tous les sites français du géant de l'acier "ont été sollicités pour proposer des plans d'économies, et seul Fos-sur-Mer a choisi de recourir au chômage partiel", a commenté la CGT dans un communiqué.

Le syndicat regrette la perspective d'un recours au chômage partiel, appelant la direction à réduire plutôt les coûts en améliorant l'état de fonctionnement des installations du site, en formant davantage les salariés, ou encore en augmentant les salaires pour motiver le personnel.

Le site de Fos-sur-Mer est spécialisé dans la production de bobines d'acier laminées à chaud, destinées au secteur gazier et pétrolier, à l'industrie automobile et au secteur agricole, selon ArcelorMittal, qui a investi 100 millions d'euros en 2011 pour moderniser l'un des deux hauts fourneaux du site.

Début novembre, ArcelorMittal, dont les comptes sont plombés par l'effondrement du cours du minerai de fer et la concurrence sur les prix de la Chine, a émis son quatrième avertissement sur résultats en trois ans et suspendu le versement de dividendes à ses actionnaires.

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