A l'issue d'une rencontre avec le cabinet du ministre délégué à l'industrie Roland Lescure, le secrétaire général de l'Union départementale CGT 93 Kamel Brahmi a annoncé qu'un médiateur serait nommé dans les prochains jours. Ce afin "d'accompagner au mieux les salariés et afin qu'une solution constructive soit trouvée avec l'ensemble des parties prenantes", a confirmé à l'AFP le cabinet du ministre délégué.
Une centaine de syndicalistes et de salariés de MA France, propriété du groupe italien CLN (7.000 salariés, chiffre d'affaires d'un milliard d'euros) se sont rassemblés jeudi matin devant le ministère de l'Economie.
En grève depuis le 17 avril, ils étaient venus demander l'intervention de Bercy dans le différend qui oppose les salariés à Stellantis. Lundi, les salariés ont appris que leur entreprise était placée en liquidation judiciaire par décision du tribunal de commerce de Bobigny.
"Tout était plié en quelques jours, c'était brutal, pas du tout courtois", a déploré Lahcene Bellahcene, chef de ligne de 57 ans à l'usine d'Aulnay, "Il n'y a pas eu de PSE (plan de sauvegarde de l'emploi), pas de discussions, rien".
Les suppressions de postes s'enchaînent dans l'automobile. Avec ses 280 salariés, MA France est la dernière usine automobile de Seine-Saint-Denis, autrefois l'un des plus denses bassins d'activité du secteur.
"Moi, j'ai soixante ans, je vais faire un peu de chômage, un peu d'intérim, attendre la retraite", a raconté Khader Benbrikho, cariste à MA France, "mais ce qui me fait de la peine c'est pour ceux qui ont un crédit à payer, des enfants à charge..."
"A nos âges, ce n'est pas facile de retrouver du boulot", a soufflé Lahcene Bellahcene, père de deux enfants.
Une nouvelle manifestation devant le siège de l'entreprise est prévue jeudi 23 mai à Poissy. Contactée par l'AFP, Stellantis n'avait pas donné suite au moment de la publication.
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