La récente crise sanitaire a modifié de manière drastique la mobilité des actifs français, pendant le confinement mais aussi depuis la reprise des activités. Il sera intéressant de comparer les résultats de l’étude ci-dessous, dont les données ont été recueillies fin 2019, avec celles de la prochaine édition du baromètre, qui seront révélées fin 2020. Entre craintes liées à l’utilisation des transports en commun et mesures déployées à grande échelle afin de favoriser l’essor du vélo, avec ou sans assistance électrique, les bouleversements observés dans le contexte actuel s’inscriront-ils dans la durée ?
► Les trajets domicile-travail dans le Nord-Ouest
La distance moyenne des trajets domicile-travail dans le quart Nord-Ouest de la France est de 19 kilomètres, ce qui correspond à la moyenne nationale. On note que 52,4% des actifs interrogés dans cette région effectuent un trajet ne dépassant pas 15 kilomètres.
Le temps de trajet domicile-travail moyen est de 20 minutes, moins long que la moyenne nationale (23 minutes). On note qu’il est de 10 minutes ou moins pour une grande part des sondés (35,2%), et est compris entre 10 et 20 minutes pour 30,2% d’entre eux.
► La voiture : essentielle pour plus de 8 actifs du Nord-Ouest sur 10
Dans le Nord-Ouest, 81,1% des actifs utilisent une voiture dans le cadre de leurs trajets professionnels et domicile-travail (thermique : 61,6% ; électrique ou hybride : 20,6%). C’est plus que la moyenne nationale, qui s’élève à 72,4%, et surtout, que la région parisienne, qui enregistre seulement 45,1% de personnes utilisant une voiture pour ce type de trajets.
Parmi eux, 1/3 utilise une voiture électrique ou hybride.
Parmi les utilisateurs de voitures thermiques, 47,4% ont choisi ce type de motorisation pour sa rapidité, 47,4% mentionnent le fait de pouvoir être autonome et 25,8% le confort. 8,7% d’entre eux précisent par ailleurs que leur entreprise met ce mode de déplacement à leur disposition. 41,6% expliquent ne pas avoir d’autre choix, un chiffre peu éloigné de la moyenne nationale (42,4%) mais bien plus élevé qu’en région parisienne, qui propose une infrastructure de transports en commun plus complète, et qui ne totalise que 19% des répondants.
69% des sondés, toutes régions confondues, ne pratiquent pas le covoiturage. Dans le Nord-Ouest, sur cette population, 39,8% envisagent de le pratiquer (moyenne nationale : 44,2%).
► Les solutions de mobilité alternatives moins plébiscitées
Le Nord-Ouest est la région qui enregistre le moins d’usagers des transports en commun : 14,3% (moyenne nationale : 24% ; région parisienne : 48,7%). Les modes de transports « doux » sont également légèrement moins représentés : 33,6% (moyenne nationale : 37,6% ; région parisienne : 56,4%) : marche à pied : 27% ; vélo : 13,9% ; trottinette : 1% - tout comme les modes de transports « doux » électriques : 4,6% (moyenne nationale : 5,8%) : vélo à assistance électrique (VAE) : 1,9% (moyenne nationale : 4,1%) ; trottinette électrique : 0,8% ; autre : 2,3%.
Ces résultats peuvent notamment s’expliquer par la plus faible concentration d’agglomérations de plus de 100 000 habitants dans le Nord-Ouest qu’en région parisienne. Les grandes agglomérations possèdent davantage de solutions de mobilité alternatives à la voiture, comme un réseau dense de transports en commun. On constate en effet que les agglomérations de plus de 100 000 habitants enregistrent 58,6% d’utilisateurs de voitures, contre 85,2% pour les agglomérations de moins de 100 000 habitants.
D’ailleurs, les actifs de cette région sont les plus nombreux à penser que le véhicule gardera une place dans les déplacements professionnels du futur : 79,7% (moyenne nationale : 76,6%), et misent moins sur le télétravail (15,6%), qui séduit davantage les franciliens (25,8%) (moyenne nationale : 18,5%). Ainsi, 39,1% des actifs du Nord-Ouest interrogés estiment qu’en 2050, les trajets et déplacements professionnels se feront en majorité avec des véhicules électriques (moyenne nationale : 37,3%), et 23,5% et qu’ils seront réalisés en majorité via des véhicules autonomes (moyenne nationale : 23,4%).
► L’impact des trajets domicile-travail sur les actifs du Nord-Ouest
C’est dans le Nord-Ouest de la France que la part de personnes déclarant que les déplacements effectués dans le cadre de leur travail impactent négativement leur bien-être est la moins élevée : 8,4% (moyenne nationale : 11,4%). Parmi les désagréments relevés, le stress lié à une fréquentation accrue, qu’il s’agisse des embouteillages ou de transports en commun bondés, arrive en tête avec 56,3% des voix (moyenne nationale : 56%), suivi par le manque de ponctualité : 54,6% (moyenne nationale : 64%), et la perte de temps : 42,8%, qui figure en pole position à l’échelle nationale : 63,5%.
Par ailleurs, 33% des répondants (moyenne nationale : 30,3%) estiment que la mobilité liée à leurs déplacements professionnels a un impact positif sur leur QVT (qualité de vie au travail). Parmi les raisons évoquées figurent le calme et le confort : 44,1% (moyenne nationale : 38,8%), le fait de faire de l’exercice : 37,4% (moyenne nationale : 36,7%) et la possibilité d’échanger avec d’autres personnes : 31,2% (moyenne nationale : 35,7%). À titre de comparaison, le fait de prendre du temps pour soi en écoutant de la musique ou de lire un livre ou un journal est mentionné en deuxième position en région parisienne, par 36% des sondés, tandis qu’il apparaît à la quatrième place pour les actifs du Nord-Ouest interrogés, à 20,7% (moyenne nationale : 32,5%).
► Les entreprises, acteurs majeurs de la mobilité de leurs collaborateurs
45% des actifs du Nord-Ouest interrogés déclarent que leur entreprise donne à ses collaborateurs la possibilité de bénéficier de solutions et/ou de services de mobilité permettant d’améliorer leur qualité de vie au travail. En Île-de-France, ce chiffre dépasse les 70% (moyenne nationale : 49,6%).
- 18,7% (moyenne nationale : 27,4%) des sondés bénéficient du remboursement d’une partie : 14,4% (moyenne nationale : 2,22%) voire de l’intégralité : 4,9% (moyenne nationale : 5,3%) des titres de transports en commun :
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- une solution jugée attractive par 50,5% des personnes interrogées pour le remboursement intégral (moyenne nationale : 59,7%) ; 48,8% pour le remboursement partiel (moyenne nationale : 51,1%)
- une solution jugée attractive par 50,5% des personnes interrogées pour le remboursement intégral (moyenne nationale : 59,7%) ; 48,8% pour le remboursement partiel (moyenne nationale : 51,1%)
- 24,4% (moyenne nationale : 26,1%) bénéficient du remboursement de leurs frais kilométriques : forfaitaire 12,5% (moyenne nationale : 14,9%) ou au réel : 11,9% (moyenne nationale : 11,8%)
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- une solution jugée attractive par 73,1% des sondés pour le remboursement au réel (moyenne nationale : 70,4% ; 69,8% au forfait (moyenne nationale : 64,5%)
- 18,8% disposent d’un véhicule de fonction ou de service mis à leur disposition (moyenne nationale : 15%) de façon permanente : 15,3% (moyenne nationale : 11,8%) ou ponctuelle (autopartage) : 4,4% (moyenne nationale : 3,6%)
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- une solution jugée attractive de façon permanente par 59,6% des sondés (moyenne nationale : 59,9%) ; 50,3% ponctuellement (moyenne nationale : 51,8%)
- 19,7% (moyenne nationale : 16%) ont accès à des espaces de stationnement : 17,1% pour les vélos (moyenne nationale : 11,6%) ; 9,6% pour les deux et trois-roues motorisés (moyenne nationale : 6,7%)
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- une solution jugée attractive par 46,8% des sondés pour les vélos (moyenne nationale : 45,5%) ; 42,6% pour les deux et trois-roues motorisés (moyenne nationale : 41,6%)
- 8,9% (moyenne nationale : 6,2%) bénéficient de bornes de recharge électriques pour les voitures à assistance électrique au sein de leur entreprise : 5,4% (moyenne nationale : 2,8%) ou pour les vélos : 5,3% (moyenne nationale : 3,8%)
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- une solution jugée attractive par 42,2% des sondés pour les voitures (moyenne nationale : 44,6%) ; 37,6% pour les vélos (moyenne nationale : 40,8%)
Si, à l’échelle nationale, le remboursement des titres de transport en commun apparaît comme la première solution proposée par les entreprises et utilisée par les travailleurs pour accompagner leur mobilité, les actifs du Nord-Ouest marquent une préférence pour le remboursement des frais kilométriques. Dans cette partie de l’Hexagone, la voiture a encore de beaux jours devant elle.