Le constructeur s'attend à un bénéfice net de 2.660 milliards de yens (15,46 milliards d'euros) pour l'exercice décalé entamé en avril, contre 3.100 milliards de yens précédemment estimé. Cela représente un effondrement de 44% sur un an.
"En raison de l'impact des droits de douane américains et d'autres facteurs, les résultats réels ont enregistré une baisse du résultat d'exploitation, et les prévisions ont été revues à la baisse", a expliqué Toyota.
L'action du constructeur a clôturé en repli de 1,50% à Tokyo après avoir lâché jusqu'à 2,4% juste après la publication à la mi-journée.
Le bénéfice net de Toyota au premier trimestre (avril-juin) a fondu de 36,9% à 841 milliards de yens (4,88 milliards d'euros), avec une rentabilité écornée par le coût des droits de douane américains.
Et ce alors même que son chiffre d'affaires trimestriel se maintenait (+3,5%, à 12.253 milliards de yens, soit 71 milliards d'euros).
Les exportations automobiles japonaises vers les Etats-Unis --marché-clé où Toyota réalise presque un quart de ses ventes-- se voient imposer depuis avril par Washington des surtaxes de 25%, en plus des 2,5% déjà appliqués précédemment.
A la suite d'un accord conclu fin juillet avec Washington, Tokyo affirme avoir obtenu que les droits de douane totaux appliqués à l'automobile soient ramenés à 15%, mais le calendrier de mise en oeuvre reste incertain.
Sur l'ensemble de l'exercice 2025-2026, Toyota estime que les surtaxes douanières américaines entameront de 1.400 milliards de yens son bénéfice d'exploitation, soit un coût équivalant à 8,14 milliards d'euros.
Usines aux Etats-Unis
De son côté, Honda, numéro deux de l'automobile japonaise, a vu son bénéfice net s'effondrer de moitié au premier trimestre de son exercice décalé.
Honda est néanmoins en mesure de résister mieux que ses concurrents: il fabrique localement dans ses 12 usines américaines plus de 60% des véhicules qu'il vend aux États-Unis, le pourcentage le plus élevé des constructeurs japonais, estimait récemment Tatsuo Yoshida, analyste de Bloomberg Intelligence.
A l'inverse, sur les 2,33 millions de véhicules que Toyota a écoulés en 2024 aux Etats-Unis, seuls 1,27 million y ont été produits.
Toyota possède certes onze usines aux Etats-Unis, dont la plus récente est une usine de batteries pour véhicules électriques et hybrides en Caroline du Nord, investissement à 14 milliards de dollars témoignant de son engagement accru dans le pays.
Mais il est également fortement implanté au Mexique, dans le cadre de chaînes de production transfrontalières sévèrement perturbées: voitures et pièces venant du Mexique et du Canada sont désormais taxées à 25%, même si des assouplissements sont aménagés.
Dans le même temps, Toyota entend se renforcer en Chine, un marché crucial où ses ventes avaient plongé l'an dernier face à la concurrence acérée de constructeurs chinois, dont BYD, champion de la voiture électrique.
Pour y faire face, le groupe japonais a annoncé en mars la construction d'une usine de voitures électriques à Shanghai, emboîtant le pas à l'américain Tesla.
Enfin, Toyota a annoncé début juin son projet de prendre le contrôle d'une filiale, Toyota Industries, dont il ne possédait qu'environ 23% et qui lui fournit composants et équipements. Celle-ci serait donc sortie de la Bourse.
Pour Toyota, l'objectif affiché de l'opération est de renforcer la gestion de sa chaîne d'approvisionnement.
Mais le montant qu'il se propose de consacrer au rachat de Toyota Industries a suscité un vif mécontentement d'une partie des actionnaires de cette filiale. Ces derniers ont dénoncé l'opacité de l'opération et des valorisations sous-estimées, provoquant des débats sur la gouvernance du groupe.
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