La France avait ajouté ce point à l'ordre du jour d'une réunion des ministres de l'Environnement de l'UE.
Tout en défendant les objectifs de réduction de CO2, la ministre française de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher a appelé à "des flexibilités et des ajustements", afin de ne pas pénaliser les constructeurs européens face à la concurrence internationale.
Ces amendes constitueraient une "approche contre-productive" qui "fragilise notre industrie et n'accélère pas l'électrification" des véhicules, a-t-elle affirmé.
Plusieurs pays sont allés dans le même sens dont l'Italie, qui estime que ces "pénalités limiteraient considérablement la capacité de l'industrie à réinvestir dans l'innovation".
Les Tchèques et les Slovènes ont défendu la même position, selon deux diplomates européens.
Le commissaire européen chargé du climat, Wopke Hoekstra, a indiqué qu'il allait faire remonter les interventions des différents Etats membres, sans se prononcer sur le fond.
Début novembre, la Commission européenne avait jugé "prématuré" ce débat. "On va voir fin 2025 combien de voitures ont été vendues, quelles sont les émissions", avait indiqué un porte-parole.
Mais en pleine crise du secteur automobile européen, le lobby des constructeurs a réclamé une concertation avec la Commission "en urgence" afin d'éviter ces amendes, en invoquant l'érosion des ventes de véhicules électriques.
Les constructeurs automobiles doivent respecter une moyenne annuelle d'émissions par voiture vendue en Europe. Cette norme dite CAFE (Corporate Average Fuel Economy) les oblige à vendre progressivement des véhicules de moins en moins polluants.
Elle a été globalement respectée jusqu'ici, mais doit franchir un nouveau palier à partir de janvier, avec un durcissement des règles et des sanctions.
Fin novembre, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a promis de lancer prochainement "un dialogue stratégique" sur l'avenir de l'industrie automobile européenne, en pleines turbulences.
Au nom de la transition écologique, l'UE a prévu d'interdire en 2035 la vente de véhicules thermiques neufs.