AxleTech : accueil du nouveau patron par un débrayage

L'intersyndicale de l'équipementier AxleTech a organisé un débrayage lundi après-midi à Saint-Etienne, pour exprimer son "refus de l'austérité" au nouveau PDG du groupe américain, a constaté un journaliste de l'AFP sur place.

La majorité des 265 salariés du fabricant d'équipements de ponts, essieux et boîtes de transfert pour véhicules spéciaux ont débrayé pendant une demi-journée au moment prévue de l'arrivée de Bill Gryzenia dans l'usine européenne du groupe.

Face à ce mouvement social commun des trois organisations syndicales (CGT, CFDT, CFE-CGC), qualifié par elles d'"historique", le comité de direction s'est finalement réuni hors du site, précise l'intersyndicale qui souhaite "une augmentation mensuelle de 40 euros pour tous les salariés".

"Au lieu de cela, la direction a décidé d'une augmentation ridicule de 0,7% des salaires pour 2015, soit 12 euros brut par mois pour un salaire de 1.800 euros brut, alors que tous les salariés, excepté les cadres, perdent de l'argent à cause du chômage partiel qui dure depuis près de deux ans, et qui l'an dernier a coûté 800.000 euros à l'Etat français", a indiqué un représentant CFDT.

"Face à la dégradation du climat social, à l'augmentation des arrêts de travail, de l'accidentologie et des risques psycho-sociaux, notre médecin du travail, qui n'a pas été prise au sérieux par la direction, a préféré renoncer à s'occuper de notre entreprise", poursuit l'intersyndicale.

Contactée, la direction n'était pas joignable dans l'immédiat.

Bill Gryzenia a été nommé fin mars PDG du groupe américain AxleTech par le nouvel actionnaire Carlyle, qui a acquis début 2015 auprès de General Dynamics ce petit groupe industriel de 650 salariés, présent aux États-Unis, au Brésil et en France.

A la suite de l'effondrement de ses marchés militaires, le chiffre d'affaires de sa filiale européenne, basée à Saint-Etienne, est passé de 180 millions d'euros en 2012, à 57 millions en 2014.

DM/san/els

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